[critique] the pledge

[CRITIQUE] THE PLEDGEFICHE TECHNIQUE

  • Sortie : 21 septembre 2001
  • Titre original : -
  • Réalisateur : Sean Penn
  • Scénariste : Jerzy Kromolowski et Mary Olson-Kromolowski, d'après le roman La Promesse de Friedrich Dürrenmatt
  • Acteurs : Jack Nicholson, Patricia Clarkson, Benicio del Toro...
  • Compositeur : Hans Zimmer et Klaus Badelt
  • Genre : Enquête au bout de l'ennui
  • Pays : Amérique
  • Durée : 2h

Quelque part, au fin fond du Nevada. C'est l'hiver, on se les gèle. Jerry Black ( Jack Nicholson), un inspecteur à la longue et besogneuse carrière, est sur le point de prendre sa retraite. Manque de bol, c'est justement le moment où un tueur sadique s'en prend à une innocente gamine et laisse son cadavre atrocement mutilé dans la neige. Devant annoncer la nouvelle épouvantable aux parents, Black leur fait la promesse solennelle (d'où le titre du film, pledge en anglais voulant dire promesse) de retrouver l'assassin de leur petite fille. Cette promesse va l'entraîner à enquêter malgré son départ en retraite, en grand secret de tous, et va le mener sur des pentes solitaires, dangereuses et sans issue...

À la réal, on a Sean Penn. Dans la distribution, on trouve rien moins que Jack Nicholson, Benicio Del Toro, Helen Mirren, Sam Shepard, Vanessa Redgrave, Robin Wright, Aaron Eckhart, Mickey Rourke, Harry Dean Stanton. Et les premières minutes du film semblent promettre une enquête haletante pour retrouver l'odieux meurtrier. C'est dire si, sur le papier, The Pledge a tout pour mettre l'eau à la bouche.

Eh bien, peau de balle ! Ce film est un grand ratage et un beau gâchis. Il y a d'abord un sacré problème de rythme. Avec un sujet pareil, il aurait fallu une montée crescendo de la tension nerveuse, façon Silence des Agneaux. Mais là, on est malheureusement plus proche de Derrick à la maison de retraite des Peupliers que de Clarisse Sterling devant débusquer un Jack l'Éventreur pédophile.

Deuxième souci : quel est l'intérêt d'avoir un tel casting si c'est pour leur faire jouer des panouilles aussi inintéressantes ? Nicholson, Eckhart et Wright mis à part, le reste de la luxueuse distribution est utilisé pour des scènes courtes et sans substance. C'en est presque honteux de sous-employer à ce point-là autant de talents. C'est quoi le concept ? Penn voulait se faire une belle affiche, plein de noms qui en jettent, mais il n'avait pas les moyens de les payer alors il a réduit à l'extrême leur participation ? WTF ?

Et puis, il y le dernier gros hic : le scénar. Non seulement il se traîne comme un papy en déambulateur, mais en plus, il est inepte. Il y avait pourtant une certaine saveur malsaine dans le côté " recherche d'un monstrueux serial killer en plein bled paumé où tous les habitants ont un air de débile consanguin ambiance : je suis le fils de maman et de tonton Alvin " ! Mais tout ça se délite bien vite. On finit par s'ennuyer ferme et par regarder l'heure sur son écran de portable avec désespoir. Et lorsque le dénouement, qu'on attendait de pied impatient, déboule enfin, il est grotesque, et vide de sens et totalement frustrant pour le spectateur.

Le seul lampion allumé dans cette longue nuit d'ennui, c'est Nicholson. À fond dans son rôle, il trimballe, d'un bout à l'autre de cette pantomime, et avec le brio qu'on lui connaît, la gueule mi-blasée mi-hébétée du flic qui en a vu des vertes et des pas mûres. Mais, de toute façon, c'est le génie habituel de ce mec : il pourrait jouer une poignée de porte sans perdre de son charisme. C'est d'autant plus dommage que Sean Penn, là, ne lui ait pas donné un plus gros os à ronger.

[CRITIQUE] THE PLEDGEPOUR LES FLEMMARDS : Film rugueux, sans rythme et sans charme. Reste Jack Nicholson. Même si, clairement, on l'aime mieux dans les rôles où sa folie, son cabotinage et son incroyable présence cinégénique peuvent s'exprimer plus pleinement.

Bande-annonce de The Pledge :