Difficile tâche que de signer un premier long-métrage ayant comme thème celui souvent difficile au cinéma du handicap. Se sortir de tout sentimentalisme mielleux souvent présent dans ce type de film, c'est le pari réussi de Fabien Marsaud (alias Grand Corps Malade) et Mehdi Idir pour créer " Patients" , histoire sensible traitée avec délicatesse et humour d'un patient combattant son handicap soudain dans un centre de rééducation.

De la première à la dernière minute, " Patients " nous fait suivre sans relâche le parcours de Ben, personnage principal grandement inspiré du parcours de l'artiste, atteint de tétraplégie inachevée. De sa séquence d'ouverture anxiogène en plan fixe, transférant les yeux du public à ceux du corps paralysé du héros, à ses premières virées en fauteuil électrique dans le centre, le film raconte un combat intime et personnel avec ses hauts et ses bas parsemée d'un torrent d'émotions faisant souvent son effet. Difficile effectivement de retenir son rire lors de certaines vannes ainsi que ses larmes lors de terribles coups dures.

Des émotions procurées par la mise-en-scène du film, riche en idées toujours bienvenues pour ne jamais retomber dans la routine (malgré quelques effets clipesques/ralentis assez discutables), et l'inégalable talent de ces comédiens. Rendant crédible leurs handicaps, challenge difficile dans l'interprétation, personne ne se vole la vedette car tous se mettent à leur juste valeur avec leurs rôles variées. Des personnalités hors du commun, où chacun traverse son handicap comme il peut en utilisant l'humour, l'amitié, la colère ou la persévérance comme seules armes. On peut dire bravo à Pablo Pauly, Sofiane Guerrab, Moussa Mansaly, Nailia Harzoune, Frank Falise et Rabah Aït Ouyahia pour avoir accepté et réussi ce challenge difficile.

" Patients " est un premier film détonnant et réjouissant, une histoire poignante sur un combat difficile mais aux multiples récompenses.