Si seulement, je pouvais faire les acrobates! Autant quand je lis que quand je fais mes articles. C’est sûr que je gagnerai du temps!
J’en suis à tester encore un nouveau mode d’articles. Au début, je voulais mettre un film, une série, un livre; ce qui n’est pas exclut non plus. Ceci dit, je lis plus que je ne vois de films et de séries. En outre, en ce moment, je regarde plus de séries que de films donc vous voyez le cruel dilemme qui s’offre à moi.
Du coup, pour faire simple et jusqu’à ce que je change d’avis ( et les exceptions qui confirmeront la règle), je ferai un article bilan pour chaque catégorie. Du moins, j’essaierai parce que je pense que c’est la façon la plus logique d’être à temps dans l’écriture et la diffusion de mes chroniques.
Affaire à suivre donc!
* * *
A peine rentrée d’un voyage dans l’ouest américain que je me plonge de nouveau en son sein. Mais, cette fois-ci à Broken Wheel dans l’Iowa. Une petite ville au bord de l’asphyxie mais qui grâce à une de ses habitantes et une Suédoise va reprendre goût à la vie. Par le biais de lettres et de livres. N’est-ce pas le meilleur des mélanges?
Après quelques échanges, Sara décide de venir passer des vacances chez Amy. Mais, tout ne passe pas comme prévu. Pour autant, Sara tout comme le lecture tombe sous le charme des habitants de Broken Wheel. De cette communauté pour le moins haute en couleur et qui se serre les coudes en cas de coup dur. Des amis, une famille.
Peut-être que pour la première fois de son existence aussi, l’étrangère se sentira chez elle. Feel like home diraient certains. La jeune femme est bien décidée à redonner un coup de souffle à Broken Wheel; et même au delà qui sait. Sara croit depuis toujours qu’il y a un livre qui attend chacun de nous. Et si, c’était son histoire qui allait faire toute la différence?
Un livre touchant notamment de par sa galerie de personnages tous les uns plus attachants que les autres. La parole est aussi donnée à une Amérique souvent oubliée souvent tue. Celle qui fait peu les gros titres; et dont pourtant, l’existence regorgent de grandes comme de petites espérances. De grands maux comme des petits.
La phrase de la fin signée Sara: » La vie regorge de happy end alors pourquoi s’en priver ? « .
Lire un extrait: La bibliothèque des cœurs cabossés.
19 SUR 20
Résumé : À Londres, beaucoup, et dans les plus grandes villes d’Europe, du début des années 1980 à nos jours.
Biochimiste de 54 ans, Douglas Petersen voyait sa vie tracée : encore quelques années dans son labo suivies d’une paisible retraite auprès de Connie, sa femme artiste, dans leur maison londonienne vidée de leur fils Albie, que la vie aurait consacré grand photographe.
Le jour où Connie lui apprend brusquement qu’elle n’est plus certaine de l’aimer, l’esprit scientifique de Douglas est soudain démuni. Comment colmater une fuite d’amour ?
Depuis Un jour, je suis tombé sous le charme de cet auteur. Il aime ses histoires tout comme ses lecteurs; ses personnages quitte à en faire des » pavés » mais avec toujours quelque chose de neuf, d’intéressant et de profondément humain à proposer. Faut dire que David Nicholls maitrise à chaque fois son sujet.
Ici, un père dans la force de l’âge qui tente pas tous les moyens de sauver son mariage, sa famille au sens propre comme au figuré. Adepte des retours dans le passé, le romancier offre une fois de plus des tranches de vie ou des vies tout court soumises aux intempéries, aux impératifs et aux joies de l’existence.
Tantôt avec ironie tantôt comique si ce n’est dramatique aussi. Il nous livre une chronique pertinente de la crise de la soixantaine si ce n’est celle de tous les âges dans une Angleterre sans cesse en mutation.
Lire un extrait: Nous de David Nicholls.
19 SUR 20
Une auteure souvent difficile à trouver en librairie et ailleurs. Une auteure qui pourtant m’avait profondément marqué avec son De toutes les couleurs.
En effet, Angela Huth a un don sans pareil pour explorer et interroger les crises, les failles de la vie conjugale et domestique. Ses obligations, ses compromis, ses exigences; et de l’indulgence qu’elle nécessite ou doit.
C’est un exploit qu’elle réussit presque à récidiver ici jusqu’à ce qu’un triangle amoureux ne se dessine. Comment peut-on préférer une autre que Blinthe? Et même, écrire un personnage féminin d’une telle ambivalence d’une telle force pour en écrire une autre totalement naïve voir stupide? Les hommes, ils ont quoi dans la tête parfois?
J’ai trouvé aussi que les femmes de ce roman étaient plutôt dociles pour l’époque. Des desesparate housewives au grand cœur qui attendent patiemment que le mari arrive pour lui servir son whisky entre deux vérifications de marmite. J’ai repensé alors à ce que Pippa Lee disait; que ce n’est pas parce que les femmes ont été libérées qu’elles le sont réellement.
Le plus dramatique dans ce roman c’est la fin. Plus proche d’un téléfilm de série B que celle qui méritait. Et, ce titre: Mentir n’est pas trahir. Depuis quand ? Surtout ici…
Lire un extrait: Mentir n’est pas trahir de Angela Huth.
11 SUR 20
C’était bien parti. Pourtant, en cours de route, le récit perd en intérêt et peut-être aussi en crédibilité. Et que dire, de la fin bâclée…
Je ne sais pas à quoi je m’attendais. Ou peut-être que si justement. Une version Saint Irénée d’Arnois dans le même style que la bibliothèque des cœurs cabossés. Encore une fois, ça avait bien commencé avec une couverture sympathique. Une petite ville à l’abri du temps et du monde moderne semblait-il. Et, je vous donne dans le mille: des livres encore et toujours.
Seulement voilà, très vite cela devient un peu pompeux; et parfois même, incompréhensible notamment lors des discussions animées entre Mlle Prim et » l’homme assis dans le fauteuil « . Trop philosophique, trop prétentieux; et trop inaccessible, pour le commun des mortels. Les références, les connaissances citées sont dignes d’un spécialiste, d’un doctorant mais hors de portée du lecteur qui est venu chercher ici un livre feel good.
J’ai trouvé finalement que ce n’était pas tant le plaisir de la lecture qui était mis en avant mais la connaissance absolue, le mysticisme également. Avec son lot de contradictions et d’imprévus. Ceci dit, il y a quelques références non inconnues du grand public. En effet, l’éveil de Mlle Prim semble ressembler à priori à celui du mythe de la caverne.
Sauf qu’ici ça ressemble plus aux illusions d’un homme toujours assis dans son fauteuil; persuadé d’avoir toujours raison. Dont les opinions sont bien arrêtées surtout sur la condition féminine. Au début, Mlle Prim se rebelle contre la volonté de tout une communauté de la voir marier sous peu. Car voyez-vous, dans ce village, tout le monde pense que la femme n’est de toute façon jamais libre. Oui, elle dépendra toujours d’un homme aussi bien au niveau personnel que professionnel. Alors, pourquoi s’en priver?
Comprenez donc ma colère grandissante face à cette vision de la femme bien réductive. D’autant que facile car non confrontée à l’extérieur de leur cocon. Je doute que prêcher le vrai dans une communauté qui vous est déjà totalement acquise voir soumise soit les conditions sine qua non pour trouver le chemin de la vérité. Pour soi comme pour les autres d’ailleurs.
Au début, je me sentais particulièrement proche de Mlle Prim; du fait qu’elle ne se trouvait pas en accord avec son époque. Sa curiosité intellectuelle faisait mouche également tout comme son fort caractère. Mais très vite, elle se révèle particulièrement influençable laissant tomber ses principes moraux plus vite que la vitesse de la lumière. Parce que voyez-vous, elle se croit amoureuse; et qu’en l’espace d’une minute à peine, elle a compris qu’elle ne serait jamais libre. Alors, à quoi bon lutter? Autant se jeter dans le vide et on verra après.
Aussi, j’ai trouvé cette histoire assez macho et très inégal. L’éveil selon moi se fait dans les deux sens. C’est pas l’un qui embrasse les croyances de l’autre et qui accepte tout. La remise en question doit se faire des deux côtés. Dans un autre registre, tout ce qui avait de bon dans ce livre ce sont les enfants de l’homme au fauteuil mais ces derniers ne servent que de fond sonore de temps à autre.
Dommage, ne dit-on pas que la vérité sort toujours de la bouche des enfants? Ou presque?
Lire un extrait: L’éveil de Mlle Prim .
11 sur 20
Résumé: Alors qu’elle mène une vie paisible, Susan reçoit un manuscrit de son premier mari, Edward. Le roman raconte l’histoire de Tony, kidnappé sur l’autoroute avec sa femme et sa fille, tandis qu’ils se rendaient dans leur maison du Maine. Or Susan a, elle aussi, une maison dans le Maine. Que veut réellement lui révéler Edward ? Au fur et à mesure de sa lecture, Susan va plonger dans une spirale infernale…
Peut-être qu’après voir vu le film, je m’y remettrai. En attendant, j’aurai le souvenir d’une lecture – que j’ai abandonné au bout de cent pages – laborieuse. Et trop souvent, inaccessible dans son propos comme dans ses intentions.
Un style haché et redondant pour ne rien gâcher. Jamais je n’aurai autant entendu parler de Monopoly, des seins de Dorothy ou de la grosseur d’Henry. Qui l’un comme l’autre n’a rien à voir avec le fond du livre ni son sujet si tenté qu’il y en ait un.
Peut-être, est-ce là une tentative de quelque chose; un essai sur une autre façon d’écrire. Une expérience hors du commun qui sait. Ceci dit, le lecteur attend sans cesse quelqu’un ou quelque chose qui fera rebondir le récit. Mais, l’un comme l’autre ne viendra jamais. Cette histoire est exempte d’action, de suspens et d’enjeux. On en ressort juste avec cette impression : » Tout ça pour ça? « .