Un grand merci à France Télévisions Distribution pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Ma vie de courgette » de Claude Barras.
« Ici, on est tous pareils : il n’y a plus personne pour nous aimer »
Courgette n’a rien d’un légume, c’est un vaillant petit garçon. Il croit qu’il est seul au monde quand il perd sa mère. Mais c’est sans compter sur les rencontres qu’il va faire dans sa nouvelle vie au foyer pour enfants. Simon, Ahmed, Jujube, Alice et Béatrice : ils ont tous leurs histoires et elles sont aussi dures qu’ils sont tendres. Et puis il y a cette fille, Camille. Quand on a 10 ans, avoir une bande de copains, tomber amoureux, il y en a des choses à découvrir et à apprendre. Et pourquoi pas même, être heureux.
« J’ai un fils mais je ne le vois plus. Il habite très loin. Des fois, ce sont les enfants qui abandonnent leurs parents. »
Voilà près de vingt ans que le suisse Claude Barras s’est fait un nom dans le petit monde du cinéma d’animation grâce à ses nombreux courts-métrages (« Le génie de la boite de raviolis » en 2006 qui compose l’un des segments du moyen-métrage collectif « Patate », « Au pays des têtes » en 2009 ou encore « Chambre 69 » en 2012). Pour son premier long-métrage, il décide d’adapter « Autobiographie d’une courgette », le roman de Gilles Paris publié en 2001 pour lequel il eut un véritable coup de foudre et dont il cosigne l’adaptation en compagnie de la réalisatrice Céline Sciamma. Intégralement tourné en stop-motion, le film donne lieu à une production marathon qui s’étale sur près de deux ans (dont huit mois pour le seul tournage). Présenté dans de nombreux festivals internationaux (Annecy, Angoulême, San Sebastian…) le film est ainsi multi-récompensé. Nommé dans la catégorie « Meilleur film d’animation » aux Oscars et aux Golden Globes (où il est à chaque fois battu par « Zootopie »), « Ma vie de courgette » est néanmoins récompensé par deux Césars (Meilleur film d’animation et Meilleure adaptation).
« Parfois, on pleure parce qu’on est content »
Comme le disait la chanson, « être né quelque part, pour celui qui est né, c’est toujours un hasard ». Et force est de constater que pour Icare, le hasard n’a pas été des plus heureux : abandonné par son père à une mère démissionnaire, violente mal-aimante, le voilà désormais à l’orphelinat. Seul et livré à lui-même. Avec « Ma vie de courgette », Claude Barras s’intéresse à une face cachée de l’enfance qu’on ne montre presque jamais (surtout dans le cinéma d’animation) : celle des enfants abandonnés et des laissés-pour-compte déjà malmenés par la vie. Mais toute l’intelligence de l’auteur est d’avoir filmé ce récit à hauteur d’enfant. Un âge marqué par une certaine forme de pureté. Et même si ces derniers ont déjà perdu une part de leur innocence du fait des problèmes d’adulte auxquels ils ont été confrontés, rien ne saurait venir complètement à bout de leur naïveté. Avec beaucoup de tendresse, Claude Barras filme ainsi les petites joies du quotidien (les rires, les jeux...) comme un pied-de-nez au destin. Et puis surtout, il y a l’amitié, cette communauté solidaire qui se sert les coudes et dans laquelle chacun cherche à prendre soin de l’autre, qui apparait un peu comme une famille de substitution. Mais plus que tout, il se dégage du film une grosse bouffée d’espoir. Une foi inébranlable en la vie, qui, bien que souvent difficile, réserve toujours son lot de (bonnes) surprises. Avec ses personnages aux physiques atypiques et son animation ultra soignée, « Ma vie de courgette » se révèle être un film d’une infinie tendresse, extraordinairement touchant et attachant. A moins bien sûr d’avoir un cœur d’artichaut.
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Le DVD : Le film est proposé en version française (5.1) ainsi qu’en audiodescription (2.0). Des sous-titres optionnels français pour malentendants et anglais sont également disponibles.
Côté bonus, cette très riche et très belle édition est composée de quatre modules documentaires (« Anatomie d’une séquence », « Anatomie », « Conception », « Doublage des marionnettes »), d’un pilote du film, d’un reportage de France 3 Rhône-Alpes sur la création du film au Pôle Pixel de Villeurbanne, de deux sujets réalisés par la Fondation Gan pour le Cinéma (« La vedette, c’est Courgette ! », « La Courgette à Annecy ») et des impressions de Peter Lord (co-auteur de Wallace & Gromit et co-réalisateur de Chicken Run).
Edité par France Télévisions Distribution, « Ma vie de courgette » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 22 février 2017.
Le site Internet de France Télévisions Distribution est ici. Sa page Facebook est ici.