Un groupe d’explorateurs plus différents les uns que les autres s’aventurent au cœur d’une île inconnue du Pacifique, aussi belle que dangereuse. Ils ne savent pas encore qu’ils viennent de pénétrer sur le territoire de Kong…
Après nous avoir présenté le Godzilla de Gareth Edwards, Warner Bros nous propose un nouveau film de monstres avec le très célèbre King Kong. Kong, le gorille géant créé en 1933 dont tout le monde connait son histoire et son tragique destin. Histoire brillamment adaptée en 2005 par Peter Jackson. On pensait en avoir fini avec le gorille mais la Warner a des projets et des challenges de taille pour le colosse…
Est ce que ce Kong: Skull Island est un reboot/remake? Pas vraiment. Pour ceux qui ne sont pas au courant, sachez que Kong évolue dans le même univers que Godzilla. L’approche du réalisateur (Jordan Vogt-Roberts) sera donc totalement différente de celle de Peter Jackson. En effet, le film de 2005 était un remake et un hommage au film sorti en 1933. Pour cette version 2017, c’est une autre vision de Kong auquel on a droit.
Exit le Kong amoureux de la jolie blonde et qui se fera tuer au sommet de l’Empire State Building. Le nouveau Kong aspire à autre chose: protéger son ile des humains fauteurs de trouble et des menaces souterraines. D’emblée ce film marque sa différence avec Godzilla. Le film de Gareth Edwards avait un gros défaut: tout le long du récit, le réalisateur ne faisait que teaser le monstre en vue d’un final dantesque. À chaque fois qu’on apercevait Godzilla et qu’il s’apprêtait à entrer en action, le réalisateur passait à autre chose et à la longue, ça devenait très frustrant. Avec Kong: Skull Island, c’est l’inverse: pas besoin d’attendre des heures pour voir le primate. Celui ci se manifeste bien assez tôt et Jordan Vogt- Roberts n’hésite pas un seul instant à dévoiler sa puissance! Que ce soit face aux hommes ou à des créatures effrayantes, ce Kong ne fait pas dans la dentelle et impressionne.
La toute première scène où Kong se déchaine est tout simplement bluffante! Les hélicoptères virevoltant autour de lui ont l’air de vulgaires moustiques. D’ailleurs, ce Kong est très différent du Kong de Peter Jackson. Déjà par sa taille, colossale, sa posture et son apparence. Le Kong de 2005 était un gorille géant, puissant mais ayant un côté touchant. Celui de 2017, c’est la sauvagerie à l’état brute. Son apparence est brute, sa force l’est tout autant. Pour moi, ce n’est clairement pas un gorille géant comme la version de Jackson mais un primate qui à l’air d’être sorti tout droit de la préhistoire. En plus de l’action et Kong lui même, l’autre point positif est la photographie de ce film. Tout simplement sublime. L’histoire se déroulant après la guerre du Vietnam, on a l’impression d’avoir sous les yeux un croisement entre Apocalypse Now et Jurassic Park.
Malheureusement, Kong: Skull Island n’est pas exempt de défauts. On pourra par exemple citer le rythme qui est assez inégal: explosif au début, un peu creux par la suite mais ça se rattrape pour le final. Quelle est la cause de ce rythme en dent de scie? Tout simplement les humains. C’est clair: les meilleurs moments sont ceux où Kong est présent à l’écran. Je ne dis pas que le reste est mou. Voir comment les intrus vont tenter de se sortir de cet enfer est intéressant mais c’est les personnages qui ne le sont pas.
Nous avons droit à une galerie de personnages stéréotypé: le baroudeur qui sait se débrouiller en milieu hostile (Tom Hiddleston), le militaire qui ne vit que pour les ordres et la guerre (Samuel L. Jackson), une femme un peu intrépide (Brie Larson) et le scientifique qui ne dévoile pas le véritable but de son expedition (John Goodman). Tout ça, c’est du déjà vu et on a même l’impression que la plupart sont totalement inutiles (par exemple Toby Kebbell). D’autant que la mécanique de ce genre de film reste toujours la même: un groupe d’humain qui se rend compte qu’il n’aurait pas dû déranger les vilains monstres et doivent partir le plus rapidement possible de ce lieu avant de se faire bouffer tout cru. Le seul personnage qui réussit à se démarquer du groupe et vient (un peu) sauver les meubles est celui incarné par John C. Reilly: un personnage un peu fantasque qui vient apporter une petite touche d’humour (sans être trop lourd) et qui bénéficie d’un background intéressant.
Kong: Skull Island est surtout un film qui nous sert à nous présenter un colosse qui est de taille à tenir tête à Godzilla. Ce film nous en met plein la vue, que ce soit au niveau de l’action ou de la photographie. Malheureusement, les petits soucis au niveau du rythme, le manque d’originalité du scénario et surtout les personnages peu intéressants font que j’ai une légère préférence pour le King Kong sorti en 2005 (point de vue histoire). Quoi qu’il en soit, ce Kong a tout les atouts pour affronter Godzilla et disputer le titre de « Roi des Monstres ». Ma note: 7.5/10
Kong: Skull Island est réalisé par Jordan Vogt-Roberts avec Tom Hiddleston, Brie Larson, Samuel L.Jackson, John Goodman, Tobey Kebbell et Corey Hawkins. Sortie: 8 mars 2017. Durée:1h58
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