Du spectacle sur grand écran
Un vrai film de cinéma, flamboyant comme les grandes comédies musicales de l’âge d’or d’Hollywood ; Damien Chazelle affiche ses ambitions d’entrée de jeu avec un format « Cinémascope » peu télégénique mais bougrement ciné génique. Ensuite sa scène d’ouverture est un chef d’œuvre de mise en scène et de fluidité. Les mouvements de caméras enrobant sont impressionnants, les performances scéniques magnifiques, les couleurs éclatantes et la musique entrainante. Tout y est et un premier hommage : « Les demoiselles de Rochefort ». Le jeune Damien Chazelle connait ses classiques et parvient à les transcender. On verra des références à « Chantons sous la pluie », « West Side Story », « Un américain à Paris » et plus étonnant car en dehors du genre affiché, à Woody Allen. Du spectacle visuel et sonore à l’état pur durant 2h10 ; un divertissement réussi. Chazelle avoue son amour pour le cinéma de Demy et on y retrouve le même goût pour les amours impossibles. La magie sucrée, suave et parfois mièvre (référence au genre oblige) passée ; la seconde partie, plus profonde (pas trop non plus çà reste une comédie musicale classique), se veut moins comédie musicale et c’est là que les références un peu trop appuyé à Woody Allen se font jour. La présence d’Emma Stone n’y est pas non plus pour rien. Là, Damien Chazelle y développe les thèmes du renoncement, du deuil, du sacrifice et de l’impossibilité de réussir à concilier pour le couple Gosling/Stone histoire d’amour et épanouissement artistique. Le clap de fin mélancolique, loin des happy ends hollywoodiens, est une forme alors de courage scénaristique dans quelque chose d’assez pauvre. Comédie musicale classique oblige. Moderniser le genre n’était pas le projet de Chazelle. Tant pis, tant mieux ; le résultat est éblouissant… mais désuet. Après même sur la comédie musicale classique, mis à part la scène d’ouverture où ils n’apparaissent pas, les parties dansées de Gosling/Stone sont rabougris et faiblardes. Aucune spontanéité, jambes et bras mal coordonnés, assez raides ; ils enchainent quelques petits pas de danse avant d’être heureusement coupés. Nous sommes loin des danseurs des grands classiques. De fait, la comédie musicale existe souvent à côté de la fiction ; les deux ne fusionnent jamais. Opulent, ce film baigne aussi parfois dans le formol; le Los Angeles contemporain filmé aux accents 50’s, çà fait un peu bizarre.Dans Culturopoing, Laura Tuffery résume bien ce film : « Tout y est, le sucre glace, les décors en carton-pâte, les yeux écarquillés d’Emma Stone, les claquettes de Ryan Gosling, le bleu-jaune-rouge des cylindrées décapotables et celui des robes virevoltantes des starlettes, des mélodies entêtantes, et un final digne de Woody Allen grand cru. »
Un grand film de cinéma ; des techniques modernes au profit d’un film d’un autre temps. A voir car : « Que le spectacle commence ! ».
Sorti en 2017
Ma note: 15/20
Un vrai film de cinéma, flamboyant comme les grandes comédies musicales de l’âge d’or d’Hollywood ; Damien Chazelle affiche ses ambitions d’entrée de jeu avec un format « Cinémascope » peu télégénique mais bougrement ciné génique. Ensuite sa scène d’ouverture est un chef d’œuvre de mise en scène et de fluidité. Les mouvements de caméras enrobant sont impressionnants, les performances scéniques magnifiques, les couleurs éclatantes et la musique entrainante. Tout y est et un premier hommage : « Les demoiselles de Rochefort ». Le jeune Damien Chazelle connait ses classiques et parvient à les transcender. On verra des références à « Chantons sous la pluie », « West Side Story », « Un américain à Paris » et plus étonnant car en dehors du genre affiché, à Woody Allen. Du spectacle visuel et sonore à l’état pur durant 2h10 ; un divertissement réussi. Chazelle avoue son amour pour le cinéma de Demy et on y retrouve le même goût pour les amours impossibles. La magie sucrée, suave et parfois mièvre (référence au genre oblige) passée ; la seconde partie, plus profonde (pas trop non plus çà reste une comédie musicale classique), se veut moins comédie musicale et c’est là que les références un peu trop appuyé à Woody Allen se font jour. La présence d’Emma Stone n’y est pas non plus pour rien. Là, Damien Chazelle y développe les thèmes du renoncement, du deuil, du sacrifice et de l’impossibilité de réussir à concilier pour le couple Gosling/Stone histoire d’amour et épanouissement artistique. Le clap de fin mélancolique, loin des happy ends hollywoodiens, est une forme alors de courage scénaristique dans quelque chose d’assez pauvre. Comédie musicale classique oblige. Moderniser le genre n’était pas le projet de Chazelle. Tant pis, tant mieux ; le résultat est éblouissant… mais désuet. Après même sur la comédie musicale classique, mis à part la scène d’ouverture où ils n’apparaissent pas, les parties dansées de Gosling/Stone sont rabougris et faiblardes. Aucune spontanéité, jambes et bras mal coordonnés, assez raides ; ils enchainent quelques petits pas de danse avant d’être heureusement coupés. Nous sommes loin des danseurs des grands classiques. De fait, la comédie musicale existe souvent à côté de la fiction ; les deux ne fusionnent jamais. Opulent, ce film baigne aussi parfois dans le formol; le Los Angeles contemporain filmé aux accents 50’s, çà fait un peu bizarre.Dans Culturopoing, Laura Tuffery résume bien ce film : « Tout y est, le sucre glace, les décors en carton-pâte, les yeux écarquillés d’Emma Stone, les claquettes de Ryan Gosling, le bleu-jaune-rouge des cylindrées décapotables et celui des robes virevoltantes des starlettes, des mélodies entêtantes, et un final digne de Woody Allen grand cru. »
Un grand film de cinéma ; des techniques modernes au profit d’un film d’un autre temps. A voir car : « Que le spectacle commence ! ».
Sorti en 2017
Ma note: 15/20