Un grand merci à Metropolitan FilmExport ainsi qu’à Cinetrafic pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Tu ne tueras point » de Mel Gibson.
« Depuis que je suis rentré de la guerre, c’est comme si j’étais mort là-bas avec eux. Comme si je n’avais jamais existé »
Quand la Seconde Guerre mondiale a éclaté, Desmond, un jeune américain, s’est retrouvé confronté à un dilemme : comme n’importe lequel de ses compatriotes, il voulait servir son pays, mais la violence était incompatible avec ses croyances et ses principes moraux. Il s’opposait ne serait-ce qu’à tenir une arme et refusait d’autant plus de tuer. Il s’engagea tout de même dans l’infanterie comme médecin. Son refus d’infléchir ses convictions lui valut d’être rudement mené par ses camarades et sa hiérarchie, mais c’est armé de sa seule foi qu’il est entré dans l’enfer de la guerre pour en devenir l’un des plus grands héros. Lors de la bataille d’Okinawa sur l’imprenable falaise de Maeda, il a réussi à sauver des dizaines de vies seul sous le feu de l’ennemi, ramenant en sureté, du champ de bataille, un à un les soldats blessés.
« Tuer son prochain est le pire de tous les péchés »
Né en Amérique au sein d’une famille catholique dévote et pieuse, le jeune Mel Gibson émigre durant son enfance en Australie avec sa famille, fuyant ainsi la guerre du Vietnam et une société jugée trop décadente. Pour autant, c’est en Australie que le jeune Gibson découvrira le métier de saltimbanque, d’abord sur les planches puis ensuite à la télévision et au cinéma. Le succès viendra ainsi très rapidement grâce au carton mondial de « Mad Max » qui fera immédiatement de lui une star. Il continuera ainsi quelques années à travailler en Australie, notamment sous la direction de Peter Weir (« L’année de tous les dangers », « Gallipoli »). Mais très vite, il repartira en Amérique où il enchainera les grosses productions et les succès (« Le Bounty », la saga « L’arme fatale », « Maverick », « Comme un oiseau sur la branche »). Avec les années 90, Gibson se diversifie et s’essaye à la réalisation : il signe « L’homme sans visage » et surtout la fresque historique « Braveheart » qui lui vaut l’Oscar du meilleur réalisateur. Après deux décennies de succès, les années 2000 sont celles des dérapages et des polémiques : rattrapé par ces démons, se laissant aller à des propos inacceptables, l’acteur semble plus que jamais carbonisé. Et ce n’est pas la violence de sa « Passion du Christ » qui lui permettra de redorer son image. Il tente bien un come-back derrière la caméra en 2006 avec « Apocalypto » qui, en dépit de ses qualités, passe relativement inaperçu. Ce n’est que dix années plus tard qu’il revient à la réalisation avec « Tu ne tueras point », portrait du pacifiste et objecteur de conscience Desmond T. Doss, célèbre pour avoir été récompensé de la Medal of honor pour avoir sauvé au péril de sa vie 75 soldats blessés à la bataille d’Okinawa en 1945. Nommé six fois aux Oscars (dont Meilleurs film, réalisateur et acteur), le film a été récompensé par deux statuettes (Meilleurs montage et mixage son).
« En temps de paix les fils enterrent leurs pères tandis qu’en temps de guerre les pères enterrent leurs fils »
« Tu ne tueras point ». Sans doute le plus emblématique et le plus important des dix commandements bibliques. Une sorte de mantra pour Desmond Doss qui en fera l’un des principes de sa vie. Ce qui n’est pas toujours facile à faire accepter, surtout en temps de guerre. Sauf que s’il ne veut pas porter une arme, Doss est bien décidé à accomplir son devoir de citoyen et à servir sous les drapeaux pour défendre son pays. Avec ce biopic consacré à l’un des premiers objecteurs de conscience américains, Mel Gibson signe un film totalement dingue qui lui permet de renouer avec ses thèmes de prédilections que sont la violence, la foi religieuse et la rédemption. Si toute la première partie du film, consacrée au dilemme intérieur du héros puis à son combat pour faire reconnaitre ses droits auprès des autorités militaires semble un peu longue à se mettre en place, le film prend réellement son envol dès que le héros se retrouve sur le front. Retrouvant son terrain de prédilection, le cinéaste filme là des scènes de batailles sidérantes et d’un réalisme à couper le souffle. Au milieu de ce carnage et de la folie des hommes, Doss se transforme alors en personnage christique, sorte de victime sacrificielle, affrontant la guerre et la mort comme un moyen transcendantal de se rapprocher de Dieu. Une façon de créer du Bien et de l’espoir dans un univers où ces notions n’existent définitivement plus. Et même si le personnage de Doss agace parfois par ses excès de naïveté et son jusqu’auboutisme, il y a dans cette fable quelque chose de tout à fait saisissant et de grand. Une forme d’humanité et d’humilité par rapport au monde et à la guerre. Une foi inébranlable en l’humain. En ce que l’individu, seul, peut accomplir de grand au service des autres. En cela, « Tu ne tueras point » trouve sa place au Panthéon des grands films de guerre humanistes, entre « La ligne rouge » de Mallick et « Lettres d’Iwo Jima » de Eastwood.
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Le DVD : Le film est proposé en version originale américaine (5.1) ainsi qu’en version française (5.1) et en audiodescription pour malvoyants (2.0). Des sous-titres optionnels français et français pour malentendants sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné de scènes coupées et du module « Le jour des vétérans ».
Edité par Metropolitan FilmExport, « Tu ne tueras point » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 9 mars 2017.
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