LIONde Garth Davis
N’interprétez pas mal mon emballement, leurs portraits sont nuancés spécialement celui de Sue sur qui on s'attarde le plus. Mais ce qui en ressort c'est la force de ces femmes, et l'amour qu'elles donnent à leurs enfants. Ces familles ont des niveaux de vie, et des milieux diamétralement opposés. Mais ce qui est commun c'est l'amour qu'elles portent à Saroo.L'amour est au centre de ce film.L'amour d'une famille comme je viens de le dire, dont l'inquiétude pour un enfant les bouffe. Et jamais un père et une mère n'auront jamais été aussi heureux que lorsque leur enfant trouvera la paix. C'est aussi l'amour fraternel. Quoi qu'en dise le personnage principal, il est aussi inquiet pour son petit frère d'adoption qu'en imaginant l'inquiétude de Guddu. Il veille le sommeil de l'un comme il chérit le souvenir de l'autre.Il y l'amour d'un homme et d'une femme. D'abord celui des parents qui font blocs, et qui agissent en osmose. Ou celui de Saroo et de son amoureuse. Ce couple qui implosera sous la douleur de cet homme, sous sa volonté à lui de traverser cette épreuve tout seul. Mais cet amour qui rend cette femme si compréhensive et toujours présente. Ce film fait le portrait de notre société et de ses travers. Il se fait l'écho de tant de nos problématiques actuelles par le prisme de la vie de cet homme.
Pour servir ce film, il y a deux acteurs absolument merveilleux. Ce sont eux qui prêtent leurs traits à Saroo, ce sont Sunny Pawar et Dev Patel. Sunny Pawar qui porte bien son prénom est lumineux et très attachant. Il m'a étonné par la maîtrise de son jeu et son charisme. Il arrive à incarné un enfant dans une telle détresse avec un sourire et des yeux tristes qui m'ont arrachée le cœur. il est si jeune et si inexpérimenté pour porter seul une partie du film. Mais il le fait crânement et avec justesse. Puis il y a Dev Patel , qui du haut de ses vingt six ans a déjà démontré son talent; Il compose son personnage avec finesse et sensibilité. Il retrace l'évolution de cet homme avec justesse. Il est bouleversant.Je glisserai un petit mot sur Nicole Kidman, dont je ne suis pourtant pas fan, et qui incarne sue la mère adoptive. Je suis impressionnée par son second rôle ou elle accepte de ne pas apparaître sous son meilleur aspect soit avec une coiffure indescriptible, ou vieillit et marquée par la vie. Dans toutes les scènes ou elle apparaît elle ne tire pas la couverture à elle. Elle créé une femme d'une sensibilité exacerbée et à mes yeux une femme exemplaire dont on pourrait s'inspirer.Il y a cependant des bémols dans ce film, pour moi c'est majoritairement sur la forme. La chronologie est mal développée à mon goût. Le film est formellement divisé en deux une ou le héros est enfant et la période couvre les deux ans et demi, entre le moment ou il se perd et celui ou il est adopté en Tasmanie. Puis une fois adulte du moment ou naît son mal être à son retour en Inde dans son village d'origine. Ce qui me gène c'est la non stigmatisation des moments. Par exemple dans la période ou il est enfant il aurait aussi bien pu se passer quinze jours, six mois ou cinq ans. Rien ne marque le temps qui passe. Je peux interpréter que ce floue est là pour nous faire marcher dans les pas de cet enfant qui lui même ne perçoit pas le temps qui passe. Mais c'est pareil pour lui adulte, on comprend qu'il s'écoule du temps dans cette partie du film. Mais il est difficilement matérialisable et à partir du moment ou il se sépare de son amoureuse il n'y a plus rien qui nous indique le temps qui passe. Est ce que ça a duré des mois ,des années, je suis incapable de le dire. De même Saroo à retrouver son village avec Google earth et ses souvenirs. On ne voit quasiment pas ces recherches; je comprends que ce soit chiant google à l'écran; mais on ne voit que peu ses flashbacks. Ils sont peu utilisés, c'est surtout de son mal-être dont nous sommes témoin. la recherche apparaît concrétisée par un tableau et des punaises...
Saroo Briezly a créé une organisation pour les enfants des rues de Calcutta. Dans ce film il y a une volonté de raconté ce qui se passe, et probablement de retracer une partie des souvenirs de cet homme. Mais c'est assez mal amené, et ça fait un chouia catalogue. C'est aussi le cas dans l'orphelinat ou on a vraiment l'impression d'une galerie de portraits plutôt que d'un moment clé de l'histoire. C'est un peu triste.Puis finalement je parlerai des couleurs et de la lumière.Je trouve ça un peu facile l'utilisation de lumières chaudes et des gammes de couleurs jaunes et ocres dans les périodes ou le film se situe dans le petit village indien, et les tons verts, gris et brumeux qui dominent les moments en Tasmanie.