Et à la fin... l'obscurantisme l'emporte
Inspiré de faits réels, cette histoire fait froid dans le dos. Une jeune fille d’origine pakistanaise et vivant en Belgique est prise entre un mode de vie à l’occidentale dans lequel elle se sent bien et des valeurs traditionnelles dans lesquelles elles se reconnait aussi. Enceinte, sa famille conçoit qu’elle se fasse avorter pour ensuite enchainer avec un mariage avec un pakistanais de là-bas. Son grand frère Amir accompagne avec bienveillance sur cette petite sœur venant bouleverser l’équilibre familial. La quête de liberté de cette dernière se confronte sans cesse au carcan idéologique familial dont ce grand frère est le garant. Après, on aime ou pas, mais c’est un film à thèse, construit de manière mécanique et linéaire vers une fin terrible et inéluctable que l’on pressent très tôt dans le film. La dynamique du film est claire : la fatalité s’abattra sur la jeune Zahira, c’est un trajet sans retour. Malgré tout, Stephen Streker parvient à se garder de tout manichéisme. La psychologie de tous les personnages est simple, chacun dans son rôle (excepté l’hésitante Zahira), mais pas simpliste. Tous font des choix objectifs en fonction de ce qu’ils sont, jusqu’à un final glaçant, proche de celui de « L’étrangère ». Malheureusement, ce film ne sera vu que par les convaincus des méfaits de l’obscurantisme religieux. Les convaincus ne verront peut-être même pas certaines incohérences. Toute cette liberté laissée à cette jeune fille depuis son plus jeune âge ne colle pas avec la pression qu’on lui fait subir ensuite. Le personnage d’Olivier Gourmet fait office de sparadrap, un ajout pas pertinent, seulement démonstratif et maladroit. Lui, est très intégré dans une famille aux valeurs très communautaires, pourquoi pas ? Mais qu’il s’offusque du mariage forcé de Zahira dans une famille qu’il croit moderne ; a-t-il oublié que la fille aînée a aussi vécu un mariage forcé. Reste une scène forte qui prouve toute la pression psychologique et le chantage affectif que la jeune Zahira subit. Sa sœur aînée vient la voir et lui explique qu’elle ne peut pas refuser ce mariage pour l’honneur de ses parents malades, une douce intimidation ; la violence très contenue de cet échange fait peut être plus froid dans le dos que le final lui-même. Un des rares moments où le film sort de son plan-plan explicatif pour creuser un sillon plus profond sur l’ambiguïté des relations familiales. De subtilités il manque, mais le message passe bien. Et Lina El Arabi y est sacrément pour quelque chose. C’est la grande révélation de ce film, on s’identifie à ce personnage qui porte cette rébellion avec une douceur candide.Un prêche pour des convaincu porté par une actrice convaincante.
Ma note: 12/20
Inspiré de faits réels, cette histoire fait froid dans le dos. Une jeune fille d’origine pakistanaise et vivant en Belgique est prise entre un mode de vie à l’occidentale dans lequel elle se sent bien et des valeurs traditionnelles dans lesquelles elles se reconnait aussi. Enceinte, sa famille conçoit qu’elle se fasse avorter pour ensuite enchainer avec un mariage avec un pakistanais de là-bas. Son grand frère Amir accompagne avec bienveillance sur cette petite sœur venant bouleverser l’équilibre familial. La quête de liberté de cette dernière se confronte sans cesse au carcan idéologique familial dont ce grand frère est le garant. Après, on aime ou pas, mais c’est un film à thèse, construit de manière mécanique et linéaire vers une fin terrible et inéluctable que l’on pressent très tôt dans le film. La dynamique du film est claire : la fatalité s’abattra sur la jeune Zahira, c’est un trajet sans retour. Malgré tout, Stephen Streker parvient à se garder de tout manichéisme. La psychologie de tous les personnages est simple, chacun dans son rôle (excepté l’hésitante Zahira), mais pas simpliste. Tous font des choix objectifs en fonction de ce qu’ils sont, jusqu’à un final glaçant, proche de celui de « L’étrangère ». Malheureusement, ce film ne sera vu que par les convaincus des méfaits de l’obscurantisme religieux. Les convaincus ne verront peut-être même pas certaines incohérences. Toute cette liberté laissée à cette jeune fille depuis son plus jeune âge ne colle pas avec la pression qu’on lui fait subir ensuite. Le personnage d’Olivier Gourmet fait office de sparadrap, un ajout pas pertinent, seulement démonstratif et maladroit. Lui, est très intégré dans une famille aux valeurs très communautaires, pourquoi pas ? Mais qu’il s’offusque du mariage forcé de Zahira dans une famille qu’il croit moderne ; a-t-il oublié que la fille aînée a aussi vécu un mariage forcé. Reste une scène forte qui prouve toute la pression psychologique et le chantage affectif que la jeune Zahira subit. Sa sœur aînée vient la voir et lui explique qu’elle ne peut pas refuser ce mariage pour l’honneur de ses parents malades, une douce intimidation ; la violence très contenue de cet échange fait peut être plus froid dans le dos que le final lui-même. Un des rares moments où le film sort de son plan-plan explicatif pour creuser un sillon plus profond sur l’ambiguïté des relations familiales. De subtilités il manque, mais le message passe bien. Et Lina El Arabi y est sacrément pour quelque chose. C’est la grande révélation de ce film, on s’identifie à ce personnage qui porte cette rébellion avec une douceur candide.Un prêche pour des convaincu porté par une actrice convaincante.
Sorti en 2017
Ma note: 12/20