Sans trop s’étendre, voici donc quelques critiques de films vus en salles récemment et qui n’ont pas forcément besoin qu’on en dise beaucoup plus. On parle donc en vrac de Split, T2 Trainspotting, Kong Skull Island ou encore Grave.
Même si on n’avait pas aimé the Visit, force est de constater que la critique générale était plutôt enthousiaste et que le public répondait aussi présent. Charge donc à M. Night Shyamalan de transformer l’essai pour son retour à un cinéma plus intimiste et un thriller psychologique avec Split. Ici, il nous entraîne donc dans l’esprit d’un personnage au personnalité multiples qui enferme des jeunes filles. Ecrit par le réalisateur qui dispose avec un budget réduit de toute la liberté qu’il souhaite, Split nous montre à nouveau que Shyamalan est un bon réalisateur, qui retrouve ici son style particulier et fonctionne en laissant régulièrement des indices. De ce côté, rien à dire et en plus il dispose d’un autre atout, la prestation remarquable de James McAvoy qui aurait pu en faire trop dans ce rôle à plusieurs facettes et qui trouve pour chaque aspect de son personnage le ton juste, toujours borderline. Malheureusement, à côté de cela nous avons un manque de tension confondant (tant le huis clos prévu n’est pas enfermé), des personnages féminins sans grand intérêt et qu’on aimerait bien voir passer sous les griffes de la fameuse bêtes qui va se révéler. Un retour donc en demi-teinte pour le cinéaste qui tease déjà sa suite d’Incassable (enfin !) que l’on espère vraiment réussie cette fois !
Du côté des suites qui arrivent 20 ans après l’original, c’est Trainspotting qui a débarqué timidement dans les salles. Toute l’équipe du film culte et générationnel de Danny Boyle qui a boosté la carrière d’Ewan McGregor est de retour et tout le monde a vieilli. Et comme pour l’original ce n’est pas forcément du côté de l’intrigue qu’il faut chercher l’intérêt du film mais tout simplement dans les thèmes généraux qui sont abordés et les personnages. Ici c’est donc à nouveau un film sur l’amitié, l’argent et la trahison avec cette fois un soupçon de nostalgie pour nous montrer que finalement, en 20 ans, pas grand chose n’a changer. Heureusement que l’on aime bien les personnages pour les suivre là dedans. De son côté Boyle trouve là l’occasion de s’amuser un peu comme au bon vieux temps du côté de la mise en scène avec quelques nouvelles petites trouvailles. Au final cette suite n’était pas forcément indispensable, mais elle n’est pas déshonorante et on retrouve donc avec plaisir toute la troupe.
Soyons honnêtes, que ce soit le projet d’établir un nouvel univers cinématographique à base de monstres géants après le bancal Godzilla de Gareth Edwards ou la bande-annonce, rien ne nous laissait penser que Kong Skull Island allait être réussi. Et autant le dire, ce n’est pas une grande réussite tant le film oublie totalement le King Kong de 1933 ou encore le magistral remake de Peter Jackson et leur poésie pour se concentrer sur le divertissement pur. Il ne faut donc pas attendre quoi que ce soit du scénario, des dialogues ou encore des personnages qui n’ont même pas le temps d’être développés sur pourtant 2h de film (même les acteurs s’en fichent sont là juste pour le chèque et le dépaysement). Tout simplement parce que la star, c’est le Kong géant 30 mètres qui doit se bastonner avec d’autres grosses créatures. On perd donc complètement en histoire ce que l’on gagne en plaisir coupable de voir un singe défoncer des lézards et des hélicos ou encore des araignées géantes transpercer du soldat, le tout dans une ambiance guerre du Vietnam des 70′s (tubes du juke box à l’appui) avec des références à peine appuyées à Apocalypse Now. Oui, ça ne raconte rien mais il n’empêche que Jordan Vogt-Roberts (dont c’est le premier gros film) s’en sort plutôt bien pour livrer un film d’aventure un peu con mais visuellement impressionnant et à la patte pulp assumée. Du coup ça passe bien.
Enfin, intéressons-nous au cas de Grave, film de genre français qui fait le buzz depuis sa révélation en sélection parallèle à Cannes. Les rumeurs font état d’un film insupportable, d’e malaises dans les salles, d’un film presque révolutionnaire … et bizarrement ce n’est pas du ce tout ce que l’on a ressenti dans cette histoire d’ado végétarienne qui devient cannibale après un bizutage qui ne se passe pas très bien à son entrée en école vétérinaire. L’ambiance se veut assez réaliste et la progression du mal-être de notre héroïne nous fait plonger dans une véritable descente aux enfers qui figure l’éveil sexuel de la jeune femme. Oui, sauf que ce message par le prisme de l’horreur n’a strictement rien de novateur et va même jusqu’à évoquer une dangerosité des femmes en général dans sa chute finale (ce qui est assez vomitif comme discours, surtout venant d’une femme réalisatrice qui se voit un peu trop filmer). Et côté horreur, ce n’est pas forcément le choc attendu. Alors certes, il y a bien quelques séquences fortes dans le cadre de l’histoire, mais il ne faut pas s’attendre à un grand spectacle gore (le plus trash étant notre héroïne qui commence à léchouiller un doigt coupé) et à de grandes séquences de malaise, d’autant que notre attachant aux personnages ne passe pas et que l’on aimerait bien qu’ils finissent tous dans notre assiette. Finalement, même la gentille série Santa Clarita Diet serait plus trash et subversive, c’est dire !