* The O.A de Zal Batmanglij, Brit Marling . ( Saison 1)
Prairie Johnson réapparaît après sept ans d’absence. Disparue subitement, l’enfant était aveugle ; à son retour, elle ne l’est plus. Qu’a-t-il bien pu lui arriver ? C’est ce que vont tâcher de découvrir son entourage, la science et même le FBI.
Série qui a fait beaucoup parlé d’elle; produit en autre chose par Brad Pitt. Créé et interprété par la même personne, Britt Marling.
Beaucoup soulignait le fait que le show soit incompréhensible. Pour ma part, il fut limpide dès les premières secondes. Et aussi, très addictif une fois commencé. Ceci étant, je manque de qualificatifs pour exprimer mon ressenti.
Je pourrai commencer par dire qu’elle est très originale et profondément humaniste voir mystique. Mais dans mon esprit, l’un ne va pas sans l’autre alors. Il se dégage également une beauté, une certaine poésie. Une beauté non aseptisée, non hollywoodisé avec des personnages qui ont vraiment l’air d’être comme vous et moi. Qui font leurs âges pour une fois; pas du 34 et pas le sourire ultra white.
Leurs souffrances, leurs doutes et leurs joies ainsi que leurs questionnements sont nôtre. La caméra ne pardonne pas toujours ni n’essaie de gommer ni de magnifier les protagonistes tout comme leur environnement. La série évolue dans des tons gris froid peut-être à l’image de ce quartier résidentiel qui n’a pas échappé à la crise des subprimes ni au fracas de l’existence.
Un monde en totale opposition avec l’autre subjugué par les couleurs, les sons; et, la promesse d’un monde meilleur sans doute. De grands d’émotions, de grâce et d’humanité rythment le passage entre les deux. Comme cette remarquable chorégraphie qui rappelle le langage des signes ainsi que le haka. Mention toute spéciale à Britt Marson; et Emory Cohen, déjà remarqué dans Brooklyn ou encore Lost River.
La série offre une fin qui donne parfois l’impression d’avoir été coupé au montage. Mais, la tension monte crescendo peut-être même un peu trop vite parce que le spectateur n’en a jamais assez. La seule question qui demeurait jusqu’à peu c’était de savoir s’il y avait une saison 2. Oui, il y en aura bien une.
19 SUR 20
*Homeland de Gideon Raff, Howard Gordon. ( saison 5 )
Huit ans après la disparition de deux soldats américains lors de l’invasion de Bagdad, l’un d’entre eux réapparaît, seul survivant alors que tout le monde le pensait mort depuis longtemps. Rapatrié aux États-Unis, il est accueilli chaleureusement par sa famille, ses amis et le gouvernement. Seule contre tous, l’agent de la CIA Carrie Mathison, qui a passé plusieurs années en Afghanistan, est persuadée que le héros est en réalité devenu un espion à la solde de l’ennemi, préparant la prochaine attaque terroriste sur le sol américain. Sans réelle preuve et montrée du doigt suite à un incident diplomatique qu’elle a déclenché quelques mois plus tôt, Carrie va devoir se battre pour prouver que ce qu’elle avance est la réalité…
Clairement, pas ma saison préférée. Clairement, pas la plus réussie même si elle a le mérite de mettre en avant un Quinn trop souvent resté dans l’ombre de Carrie.
L’autre intérêt fut de nous montrer une Carrie qui avait semble-t-il laissé derrière elle tous ses vieux démons. Rangée et établie auprès de Jonas; et, de sa fille. La stabilité n’avait jamais si bien allée à l’ex agent de la CIA. Mais, vous savez ce qu’on dit: espion un jour, espion toujours. Oui, mais à quel prix?
C’est une saison moins nerveuse que les précédentes. Plus sournoise; et par certains côtés, plus sombre aussi. Mais, je l’ai trouvé moins bien écrite moins crédible par moment. Et même, à des moments je me suis demandée si Homeland avait encore quelque chose à raconter.
Dans un contexte d’état d’urgence et même bien avant, la série avait démontré un sens de la narration, de la maîtrise; et un sens du réalisme pratiquement jamais égalé. Une vision de nos politiques, de notre société et du pourquoi de la montée du terrorisme qui ne pardonnaient pas. Ici, elle se perd un peu trop dans les rouages, les machinations internes ainsi que ses failles au détriment parfois d’une actualité brûlante.
Que donnera la prochaine saison? Affaire à suivre…
15 SUR 20
( Designer: Emre Unayli )*Mr Robot de Sam Esmail . ( Saison 1)
Elliot est un jeune programmeur anti-social qui souffre d’un trouble du comportement qui le pousse à croire qu’il ne peut rencontrer des gens qu’en les hackant. Il travaille pour une firme spécialisée dans la cyber-sécurité mais un homme connu sous le nom de Mr Robot l’approche un jour pour faire tomber une compagnie surpuissante qui fait partie de celles qu’il doit justement protéger…
Une série très inégale sur bien des points. Des personnages qui le sont tout autant mise à part Rami Malek et Christian Slater.
D’ailleurs, on a parfois la sensation que tout repose sur les deux acteurs à tord et à raison. On passe à des épisodes marquants, riches en émotion à des longueurs qui n’ont pas raison d’être. La force dramatique n’arrive pas à tenir dans la durée. Le soufflé retombe trop souvent; et la série s’en mêle les pinceaux dans le fond comme dans la forme.
Néanmoins, Mr Robot se révèle souvent très pertinent si ce n’est juste dans la remise en question dans notre société; et plus largement, de ceux qui la dirigent. Mais, Mr et Mme Tout le monde n’échappe au jugement dernier. Les mensonges éhontés, ce besoin quasi maladif d’être vu et aimé de tous, de s’exposer sans arrêt sur les réseaux sociaux; et après, de s’en étonner quand ça dérape.
La série joue aussi beaucoup sur son interprète principal. Et sur la possibilité que tout est peut-être le fruit de son imagination. Que tout ce qui se passe à l’écran est le fruit de son imagination, de sa psychose. Pour le savoir, il faudra vous y aventurer à vos risques et périls.
14 SUR 20
( Designer :Brad Hochberg )*The Strain de Guillermo Del Toro, Chuck Hogan. ( saison 1)
Lorsqu’un Boeing 777 atterrit à l’aéroport new yorkais JFK sans qu’aucun signe de vie n’en émane, Eph Goodweather, un scientifique spécialisé dans les épidémies et les attaques biologiques, est dépêché sur les lieux. A l’intérieur de l’avion, il découvre que tous les passagers sont morts, probablement tués par un étrange virus ou… un monstre non identifié. L’homme fait alors équipe avec un ancien professeur, survivant de l’Holocauste, Abraham Setrakian. Ensemble, ils constituent un petit groupe qui devient rapidement le dernier espoir pour la survie de la race humaine. Des vampires transforment en effet petit à petit la civilisation en un gigantesque buffet. Le sang coule à flots et rien ne semble pouvoir les arrêter…
Clairement, cette première saison hormis l’épisode un – dont on voit admirablement la marque Del Toro – m’a fait le même effet que la saison 2 de The 100. Caricatural à souhait, manque de cohérence, inégalité d’intérêt dans le traitement des personnages. Et surtout, à l’aube d’une ère nouvelle et dangereuse pour chaque être humain, la plupart des personnages ne font pas ce qu’ils devraient faire.
Pourtant et irrémédiablement, le potentiel est là mais semble avoir été mis que dans le premier épisode. Sans doute, pour garantir la pérennité du show; une autre saison et beaucoup d’autres. Donc, pour cela il fallait rendre la série plus consommable plus rentable et regardable pour le spectateur lambda. Et étouffer dans l’œuf ainsi le génie créatif de Del Toro; tout son univers. Voilà donc une série grand public à mi chemin entre The Walking Dead en moins violent cela dit; et Contagion, en plus accessible.
Et, c’est excessivement dommage car une fois encore du potentiel il y en a. A commencer par le personnage principal, F interprété par le talentueux Corey Stoll. De House à Cards à Homeland et quelques cheveux plus tard, le voilà enfin aux commandes de sa propre série. Plus en guest mais en tant qu’interprète principal. Un personnage pas facile à vivre; un père et un mari qui le sont tout autant. J’aime les contradictions qui l’animent; et, j’adore l’acteur depuis ses débuts à l’écran.
L’autre point fort sans nul doute possible est notre bon vieux Rusard affublé de la voix de notre cher bon Dumbledore. Manquer plus que Miss Teigne au casting; et la nostalgie n’en aurait été que plus intense. Pour une fois en gentil ( souvenez-vous de Trône de Fer; épisode qui m’a fait arrêté la série) mais en mode badass quand même à manier l’épée aussi bien que Duncan Mcleod.
Et pour couronner le podium, j’appelle Kevin Durand à la barre ( Lost quand tu nous tiens!). Lui aussi est habitué à jouer les désagréables; une fois encore, il n’échappe à la règle en incarnant un dératiseur de rats véreux et de zombies. Ça a marché plus d’une fois alors pourquoi pas là? Et, je ne sais même pas pourquoi mais je trouve qu’il a un truc qui fait qu’on s’attache. Mais, je ne saurai vous dire quoi.
J’ai aussi une grosse pensée pour Sean Astin ( Mikey et Sam forever!). Entre Les Goonies et le Seigneur des anneaux, on peut dire qu’en quelques films il a marqué nos esprits. Et là, vous vous dites sûrement que The Strain en fait c’est que des moments de nostalgie d’autres films.
Qu’elle en joue; peut-être, peut-être pas. J’ose espérer et en vue des critiques sur les saisons suivantes, qu’elle trouvera sa propre identité . Et qu’avec le temps, elle acquerra une plus grande maturité aussi bien visuelle que dans le propos servi. Comme l’a superbement compris The 100 avec une saison 2 à couper le souffle.
Par certains côtés aussi, je trouve que la série dévoile ses meilleures cartes trop vite comme avec le maître. Le premier épisode laissant entendre un être mystérieux, dangereux et horrible. Finalement, l’entrevoir plutôt que le voir était bien plus terrifiant. C’est d’ailleurs, une autre de mes critiques, parfois on a l’impression de retrouver les premières séries du genre.
Un peu dans les années Buffy contre les vampires avec ce côté un peu trop masque un peu dépassé . Alors que l’aura avait vraiment quelque chose qu’on associait directement à la mort, à la grande faucheuse. Sans parler du coffre en bois.
Il y a un peu ce côté ironique presque comique qui tend à desservir le show plutôt que de le remonter. Mais, j’aime aussi ce qu’il révèle sur la nature humaine bien que ce ne soit pas toujours bien exploité ni vraiment approfondi. Au bout du compte, le plus prédateur le monstre terrifiant n’est pas tellement celui qu’on croit…