L'Homme, l'Orgueil et la Vengeance (1968) de Luigi Bazzoni

Western spaghetti officiellement ce film est surtout une transposition de la célèbre nouvelle "Carmen" (1845) de Prosper Mérimée et adapté en opéra (1875) par George Bizet. Le film se déroule bel et bien en Espagne mais avec les codes du western italien. Réalisé par Luigi Bazzoni dont ça reste son titre phare, le casting est doté de ce qui se fait de mieux alors dans le genre. Le scénario est signé de la prestigieuse plume de Suso Cecchi d'Amico connue pour avoir signé les scénarios de chefs d'oeuvre comme "Le Voleur de bicyclette" (1948) de Vittorio De Sica ou "Le Guépard" (1963) de Luchino Visconti. Devant la caméra le bel héros prisonnier par passion est joué par Franco Nero, célèbre "Django" (1966) de Sergio Corbucci. La vénéneuse Carmen est incarné par Tina Aumont (fille de l'acteur français Jean-Pierre Aumont de l'actrice dominicaine Maria Montez). A leurs côtés on a le sadique par excellence, Klaus Kinski alors en pleine période spaghetti avec aussi "Le Grand Silence" (1968) de Sergio Corbucci...

L'Homme, l'Orgueil et la Vengeance (1968) de Luigi Bazzoni

Le film reprend surtout l'oeuvre originelle et a donc bien du mal a démarré dans le sens où on s'attend à un western et non pas à un drame passionnel. La première moitié est donc résumé au jeu du chat et de la souris entre Carmen et Don José. Tina Aumont incarne idéalement une Carmen belle, mutine et inconstante au petit air de Claudia Cardinale. Par contre Franco Nero ne semble pas particulièrement à l'aise dans ce rôle de beau gosse naïf. Il faut donc attendre une bonne moitié avant que l'action s'éveille et que la dimension de "l'Ouest" réveille un peu le récit. D'ailleurs Kinski y apparait malheureusement peu.

L'Homme, l'Orgueil Vengeance (1968) Luigi Bazzoni

Si la musique est signée Carlo Rustichelli (une filmo nombreuse mais peu prestigieuse à l'exception notable de sa collaboration avec Pasolini) la BO incorpore tout de même des morceaux de l'opéra de George Bizet, judicieux mais on s'imagine ce qu'aurait pu être le film avec Morricone aux commandes. Bazzoni signe un film qui ne manque pas d'audace dans ce projet mais il ne parvient jamais à ajouter du lyrisme et de la passion. Ses mouvements de caméra epileptiques sur certaines scènes ne sont qu'esbrouffes et finalement ce western tragico-spaghetti est plutôt une curiosité ennuyeuse.

Note :

L'Homme, l'Orgueil Vengeance (1968) Luigi Bazzoni

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