Date de sortie : 29 avril 2017Réalisation : Rupert SandersGenre : Science-fictionNationalité : Américain
Dans un futur proche, le Major est unique en son genre : humaine sauvée d’un terrible accident, son corps aux capacités cybernétiques lui permet de lutter contre les plus dangereux criminels. Face à une menace d’un nouveau genre qui permet de pirater et de contrôler les esprits, le Major est la seule à pouvoir la combattre. Alors qu’elle s’apprête à affronter ce nouvel ennemi, elle découvre qu’on lui a menti : sa vie n’a pas été sauvée, on lui a volé. Rien ne l’arrêtera pour comprendre son passé, trouver les responsables et les empêcher de recommencer avec d’autres.
Scarlett Johansson
Il faut dire les choses clairement : la transposition live ne vaut pas le chef-d’œuvre de Mamoru Oshii, mais il ne faut pas enterrer cette version pour autant ! Concernant l’adaptation pure, Sanders montre un profond respect pour l’œuvre d’origine en soulevant les mêmes thématiques et en adoptant une esthétique aussi travaillée que son modèle. Cependant, cette génuflexion est aussi un défaut du film, qui reste à la surface concernant ces thématiques et ne peut s’empêcher de guider paresseusement le spectateur. Cela se ressent également lors des scènes reprises plan pour plan de l’animé qui, bien qu’agréables à regarder, n’arrivent pas à donner une véritable âme au projet.
On peut néanmoins reconnaître que le long-métrage tente des choses, en proposant par exemple une première séquence absolument magnifique, lors de la création du corps du major. De plus, le choix de ne pas composer un casting uniquement japonais est justifié de manière tout à fait crédible (le fond du film ne reposant pas sur la nationalité des personnages, on ne comprend pas bien le bashing autour de ce supposé « whitewashing »).
Seulement, je dois bien donner raison à certains détracteurs, Johansson ne convainc pas réellement (on parle de sa démarche?), mais elle n’est pas ridicule non plus (pour le coup, mention Spéciale à Juliette Binoche, qui semble ne pas savoir ce qu’elle fait ici). Le reste du casting est néanmoins très convaincant, surtout Michael Pitt, touchant de sincérité.
Pour revenir sur la musique, qui faisait la force de l’animé, il faut reconnaître que celle-ci n’est pas vraiment mémorable, tout comme les décors qui, bien qu’esthétiquement réussis, ne parviennent pas à impacter complètement, le film manquant cruellement de plans d’ensemble pour nous faire découvrir son univers.
Au final, Ghost in the Shell est un blockbuster rempli de défauts, mais qui s’en sort avec les honneurs en proposant un spectacle agréable, justifiant ses quelques divergences et surtout respectueux (quitte à perdre de son identité) du matériau de base, comme si les thèmes du métrage déteignaient sur ce dernier. Là est peut-être ce qu’a vraiment réussi le réalisateur : nous montrer jusqu’où nous sommes prêts à aller pour concevoir un projet, quitte à mettre en péril notre « Ghost ».
Camille Olive
Note: ★★★★★