À bras ouverts (2017) de Philippe de Chauveron

L'idée du film vient des scénaristes Guy Laurent et Marc de Chauveron (frère de...) suite à un débat télévisé. Il est évident que le sujet est d'actualité et même brûlent en cette période pré-électorale et que le sujet semble évident pour le réalisateur Philippe de Chauveron qui a cartonné avec "Qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu ?" (2014) et un peu moins cartonné avec "Débarquement immédiat" (2016). Le cinéaste en profite pour réunir un casting qu'il connait bien puisque Christian Clavier et Ary Arbittan étaient déjà dans "Qu'est-ce..." tandis que Arbittan et Cyril Lecomte étaient dans "Débarquement..." et que les trois acteurs se sont retrouvés dans la comédie "Les Visiteurs 3 - la Révolution" (2016) de Jean-Marie Poiré. L'actrice Elsa Zylberstein fait donc figure d'intruse bien qu'elle est un film en commun avec Clavier récemment avec le moins rigolo "Un sac de billes" (2017) de Christian Duguay. Elle s'en s'en sort magnifiquement, une actrice au potentiel comique évident qu'elle confirme après le déjà très sympathique "Les Têtes de l'emploi" (2016) de Alexandre Charlot et Franck Magnier.

À bras ouverts (2017) de Philippe de Chauveron

Rappelons que "Qu'est-ce..." parlait des mariages inter-ethnique et que "Débarquement..." parlait de la reconduite frontière, ce en quoi ce troisième film porte un sujet à la fois logique et cohérent dans le filmo du réalisateur qui parle cette fois de l'intégration des étrangers les plus démunis et ici plus précisément des Roms. La question de la solidarité des plus riches et du logement des plus pauvres étaient déjà au centre de la comédie mésestimé "Le Grand Partage" (2015) de Alexandra Leclère. Ce dernier film a reçu un accueil mitigé de part le traitement du récit où le jugement s'est essentiellement fait sur des jugements plus ou moins politiques. "A bras ouverts" ne fait exception puisqu'il est au centre des mêmes problématiques, les biens-pensants criant au scandale du sort fait aux Roms dans ce film. On en oublie juste notre principal soucis, le cinéma et le film en lui-même.

À bras ouverts (2017) de Philippe de Chauveron

Le réel soucis c'est que Philippe de Chauveron ne parvient jamais à faire rire car trop focalisé sur les Roms, trop clichés et monopolisant l'essentiel des gags de par ces clichés. Il est dommage que l'humour ne soit pas plus grinçant du côté bourgeois par exemple, que les dialogues soient si pauvres, et surtout que la caricature des Roms soit si simpliste avec un patriarche (Arbittan) qui prend toute la place (les autres Roms sont quasiment inexistants !). Dommage car ce film aurait dû être largement plus drôle que "Le Grand Partage" (qui lui était un peu moins "gags en folie"). Elsa Zylberstein est une fois de plus épatante, l'idée de faire de Clavier un Bernard-Henri Levy est judicieuse, malgré l'omniprésence de Arbittan son évolution vers le "bon français" parfois savoureuse, bon point pour le serviteur indien mais l'ensemble donne une comédie trop linéaire, trop convenu, trop sage, à l'humour faussement cynique... La mise en scène est d'ailleurs particulièrement scolaire (champs et contre-champs, rien de plus rien de moins), ça manque de mouvement. Bref, en trois films le niveau ne cesse de baisser, prions pour que Philippe de Chauveron soit plus inspiré pour la suite déjà en préparation de "Qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu ?".

Note :

bras ouverts (2017) Philippe Chauveron