Petit tour d’horizon des séries de ces dernières semaines. Et le plus surprenant c’est que les meilleures séries de l’année risquent d’être celle que l’on soupçonnait le moins ! Place donc à 13 Reasons Why, Legion, Big Little Lies et Iron Fist.
13 Reasons Why
Nous commençons donc avec la dernière série Netflix inspirée du livre culte (aux US) de Jay Asher. Après une adaptation ciné qui ne s’est pas faite, Selena Gomez (très investie dans la cause ado) décide donc de produire cette série destinée aux ados sur le harcèlement scolaire qui peut mener au suicide. Le point de départ est plutôt simple, une lycéenne vient de mettre fin a ses jours, mais juste avant, elle a laissé une boite de cassettes à ceux qui en sont la cause. 13 faces pour 13 personnes qui ont fauté et donc 13 épisodes où l’on commence à comprendre comment elle a pu en arriver à ce point.
Les premiers épisodes font plutôt l’effet d’une chronique teenage où transparaît le mal être adolescent un peu dans l’esprit du Monde de Charlie. Construit en flash back qui nous éclairent sur la vie de cette jeune fille et en séquences présentes plus sombres et montrant les conséquences de son suicide sur son entourage la série devient ensuite plus sombre mais aussi plus passionnante. En plus des petits complots de certains lycéens visés par les cassettes, nous allons surtout découvrir leurs failles, leurs doutes et ce que toutes ces vérités parfois difficile à entendre vont engendrer comme réactions.
Et dans ses derniers épisodes, la série devient véritablement difficile à regarder, osant montrer des viols et même le fameux suicide, mais aussi de grandes séquences de malaises psychologiques (le 11e épisodes émeut aux larmes) laissant alors de grandes blessures dans le coeur du spectateur. Loin de l’image cool des fêtes pour ados et des brimades lancées, la série, avec des personnages humains passionnants, une écriture fine qui n’oublie pas les adultes et une réalisation de grande qualité (il y a même Gregg Araki derrière la caméra le temps de 2 épisodes), 13 Reasons Why est non seulement une série de grande qualité mais aussi une série au message indispensable. Bref, l’immanquable du printemps.
Legion
Il a fallu le temps, mais ça y est, l’univers cinématographique des X-Men commence enfin à se décliner sur le petit écran. Mais c’est un univers tellement singulier que la première série qui en est issue sera complètement originale, adaptant le personnage de Legion. A l’origine, il s’agit dans les comics du fils caché aux multiples personnalités et pouvoirs du pr Xavier. Mais entre les mains de Noah Hawley (créateur de la série Fargo), le concept évolue drastiquement pour devenir une série qui entretien peu de rapport avec les mutants et va surtout s’attacher à entrer dans l’esprit malade et possédé de David Haller.
Et entre les mains d’un créateur aussi fou et avec ce concept initial, on peut voir que Legion va très loin et rarement une série aura été aussi déroutante et psychédélique. Avec une ambiance 70′s, la série s’affranchit de toute réalité et ose autant les séquences musicales que muettes en nous faisant douter en permanence de la réalité, jouant régulièrement entre l’esprit de David et ce qu’il se passe vraiment. On pourra trouver dommage de dévoiler ses enjeux un peut tard pour vraiment nous immerger d’emblée mais les derniers épisodes sont véritablement prenant et ont de quoi nous retourner le cerveau devant tant d’audace. Il faut dire qu’en plus de la réalisation, de la direction artistique, les acteurs sont impeccables, Dan Stevens en tête, sont impeccables pour nous faire ressentir tous les troubles psychologiques de leurs personnages. Sans aucun doute la série la plus barrée de l’année.
Big Little Lies
On avait perdu de vue David E. Kelley (créateur d’Ally McBeal) depuis un moment. On vient de le retrouver sur HBO pour adapter le roman de Lian Moriarty, Big Little Lies. Et pour mettre en scène cette histoire de femmes bourgeoises d’une ville de Californie, il fait appel au réalisateur Jean-Marc Vallée. Les premiers épisodes où Madeline prend sous son aile une nouvelle arrivante dans la ville paraissent vides avec ces femmes qui n’ont rien à faire et se complaisent dans le luxe de leur grandes maisons en attendant leur mari et en élevant leurs gamins à distance en se plaignant tout le temps.
Et pourtant on se prend au jeu car on sait que quelque chose va mal tourner. Petit à petit ces femmes vont dévoiler leurs fêlures, leurs difficultés et leur passé et vont alors passer de l’agacement à l’émotion. A ce titre l’articulation du récit qui prend son temps arrive à bien nous faire ressentir tout l’effroi lors de la révélation du dernier épisode. Vallée arrive formidablement à nous faire entrer dans la vie finalement pas tous les jours facile de ces femmes, notamment grâce à des interprétés impeccable, de Reese Witherspoon qui arrive à passer de la tête à claque à l’attachement à Nicole Kidman au rôle particulièrement difficile de femme battue alors que Shailene Woodley reste dans la sobriété. Une belle surprise.
Iron Fist
Il y avait presque un sans fautes pour l’alliance Marvel – Netflix qui devait aboutir aux Defenders qui débarqueront cet été. Daredevil, Jessica Jones et Luke Cage avaient placé la barre assez haut malgré quelques longueurs inhérentes à un trop grand nombre d’épisodes par saison. Mais le dernier guerrier new-yorkais est, il faut bien le dire, une déception. Iron Fist n’est qu’un décalque raté du Arrow de la concurrence avec son jeune héros milliardaire qui vient récupérer son entreprise après avoir disparu pendant des années, appris d’obscures méthodes de combat et avoir été trahi par un proche de la famille. Il devra en plus lutter contre une mystérieuse organisation qui lui veut du mal.
C’est Scott Buck, le showrunner des dernières saisons de Dexter qui est à la barre et on comprend alors tout de suite pourquoi tout va mal dans ces 13 épisodes d’Iron Fist.
Avec une histoire bien trop classique et prévisible, des héros assez débiles qui ne comprennent pas ce qu’il se passe autour d’eux (Danny doit-il vraiment attendre le dernier épisode pour se rendre compte de qui est le grand méchant de l’histoire ?!), un gros manque de rythme, des combats mous du genou, des interprètes qui ne sont pas leur place (Finn Jones transparent, David Wenham qui en fait des tonnes), … il n’y a pas grand chose à tirer à par la présence toujours opportune de Rosario Dawson dans le rôle central de Claire Temple.