[Critique] – The Young Lady – William Oldroyd.

[Critique] – The Young Lady – William Oldroyd.

Rien n'est plus impressionnant que de découvrir une surprise déconcertante dans une salle obscure. Le premier long-métrage de William Oldroyd, adapté de la pièce littéraire " Lady Macbeth du district deMtensk ", fait office de nouvelle figure au sein du cinéma britannique moderne. A contre-emploi de l'académisme ronflant souvent offert par la BBC, cette spirale meurtrière ne manque pas du charme naturaliste digne d' Andrea Arnold jumelé à une violence âpre que ne renierait pas Haneke.

Démarrant comme un récit de rébellion à l'ère Victorienne, la vie d'une jeune femme mariée de force et emprisonnée dans un conditionnement dogmatique, " The Young Lady " prend une tout autre tournure en dérivant le parcours de cette Lady Macbeth (incarnée par la révélation Florence Pugh) vers une route aussi grisâtre que la campagne anglaise menant vers une folie meurtrière. Une folie brutale et sèche, montrée en plan-fixe ou suggérée en hors-champ, qui situe le spectateur dans une position des plus inconfortable.

Au-delà de sa violence étourdissante, Oldroyd sait raconter l'intime de ses personnages. Souvent isolé au centre du cadre, son héroïne éponyme manipule notre regard afin de nous faire ressentir ses états d'âmes. Une veine naturaliste rappelant l'écriture Zola et son couple de tueurs dans " Thérèse Raquin "., s'empare alors de cette diabolique ascension vers le mal comme une immersion brute vers l'enfer.

" The Young Lady" déstabilise nos sens et la morale convenue pour donner un violent coup aux conventions patriarcales de l'époque sans pour autant renier le classicisme propre à ces films d'époques. Un premier film marquant, révélateur des talents de William Oldroyd et Florence Pugh.

Victor Van De Kadsye