Le cinéma français continue à s’intéresser aux artistes novateurs oubliés de l’histoire avec Loïe Fuller. Dans ce filon certainement rentable après le clown noir (« Chocolat »), la chanteuse casserole (« Marguerite »), l’artiste peintre qui s’ignore (« Séraphine ») ; Stéphanie Di Giusto met en scène une danseuse visionnaire amorce de la danse moderne. Et qui se fera évincer par Isadora Duncan sur les planches et dans la mémoire collective. Pour porter le rôle de « La danseuse » Loïe Fuller ; Soko, au-delà de la performance artistique et athlétique, habite le rôle et tient le film de bout en bout par une présence forte à chaque plan. La réalisatrice, dans ce premier film, restitue aussi très bien l’émerveillement visuel produit par les fulgurances visuelles de l’artiste auprès de ses contemporains. Ensuite, la presse attirée comme des mouches par la fille prodigue du couple Paradis/Depp (Lilly Rose dans le rôle d’Isadora) a surévalué le film. Le scénario s’éparpille et l’arrivée de la mante religieuse Isadora, incarné par Lilli Rose Depp Paradis, n’apporte que confusion au propos. Surtout que l’on a des difficultés à croire à l’entreprise de séduction/destruction massive par elle-même auprès de Soko. La relation de cette dernière avec le mécène enamouré et énigmatique joué par le très bon Gaspard Ulliel revêtait plus d’intérêt ; mais comme la relation avec Isadora, celle-ci est traitée de manière bâclée. Un énième film sur les gloires oubliées qui n’apporte guère plus que les précédents : une performance d’actrice essentiellement.
Sorti en 2016
Ma note: 10/20