Mort à Venise

Mort à VeniseDe là à en faire un film de 2 heures...
On a dit à sa sortie que c’était le chef d’œuvre de Visconti et que la Palme d’Or de Cannes 1970 lui avait été volé au bénéfice de Losey et « Le messager ». Le temps donne tout de même raison au jury de Cannes. Au bout de 30’ on a compris la thématique du film, mais Visconti choisit de tourner un long métrage de 2 heures autour de ce qui n’est qu’une nouvelle. C’est un film d’ambiance sans dialogue et sans rythme, et j’y suis resté insensible. En lisant le synopsis, je croyais voir un film sur un artiste en fin de vie et en manque d’inspiration succombé au charme d’un jeune homme car il était le reflet de LA BEAUTE à l’état pur. Et le début du film nous entraine sur des questions philosophiques sur ce sujet. Mais dans le rapport entre le jeune homme de 14 ans et l’artiste, cette réflexion s’effondre pour laisser place à quelque chose de plus cru et limite malsain : l’attirance homosexuel et pédophile du vieil homme pour le jeune qui, lui, s’enlace dans des jeux plus ou moins innocents avec d’autres jeunes garçons. La fièvre monte chez le vieil homme qui aimerait tant avoir 40 ans de moins. Quand on sait que Visconti, quelques temps après fera son coming-out, on comprend notre désarroi en visionnant ce film où l’homosexualité flirte avec des fantasmes pédophiles. Visconti est virtuose pour filmer tous les jeux de regards entre les deux personnages. Cette relation est platonique et ne repose que sur les yeux et ceci est bien rendu. Mais voilà, on s’emmerde.

Sorti en 1971
Ma note: 6/20