L’emprise est un film d’horreur/paranormal réalisé par Sidney J.Furie, sorti en 1982. Le rôle principal est tenu par Barbara Hershey que l’on voit régulièrement dans des seconds rôles.
Le film évoque la prétendue histoire vraie de Carla Moran, enquiquinée par un esprit maléfique.
Le film a été présenté au festival d’Avoriaz (l’ancien Gerardmer) où Barbara Hershey a obtenu le prix d’interprétation amplement mérité (d’ailleurs je me demande bien pourquoi on ne remet plus de prix d’interprétation dorénavant). Elle joue à merveille la terreur puis le soulagement, l’apaisement, et retranscrit bien la lutte de cette femme pour se faire entendre, respecter sa parole et surtout faire cesser cette malédiction.
Ce n’est pas faute d’avoir regardé plusieurs films de genre ces dernières semaines et rien de transcendant méritant un article (dernière grosse déception: Let Us Prey de Brian O’Malley). Et puis je me souvenue d’un film dont j’avais vaguement entendu parler via le Fossoyeur de films, d’un petit film des années 80. Je l’ai regardé il y a quelque mois, et force est de constater qu’il m’a marquée, car c’est le premier titre qui m’est venue à l’esprit quand je réfléchissais au dernier film de genre que j’avais retenu.
Le moins que l’on puisse dire c’est que Sidney J.Furie n’a pas signé des oeuvres mémorables. Je vous laisse jeter un oeil sur sa filmographie. Pourtant c’est bien sa mise en scène qui est intéressante dans l’Emprise. Le réalisateur ne cherche pas à piéger le spectateur, a créer artificiellement une situation tendue, ou à utiliser les jumpscares. Quand l’entité se manifeste pour la première fois il n’y a aucune bande son; on a vraiment le sentiment qu’elle était déjà là finalement. On comprend également rapidement que Carla est violée quasiment à chaque attaque. Et là aussi la mise en scène et l’interprétation de Barbara Hershey est particulièrement efficace. Le crime est forcément invisible, pourtant en mettant au centre du cadrage le corps de Carla, on développe rapidement une forte empathie pour elle. Pendant les attaques, une bande son assourdissante, anxiogène, appuie la détresse que l’on ressent.
Le grand thème de l’Emprise c’est la solitude ressentie par les personnages féminins (Carla mais aussi son amie, qui subit les humeurs de son compagnons), et particulièrement Carla qui peine à expliquer ce qui se passe, et qui est abandonnée soit par son médecin, soit par son compagnon quand ceux ci se retrouvent démunis. Ces éléments ne peuvent que faire écho aux expériences vécues par les victimes de viol dans notre société.
A l’époque, l’Emprise a fait sensation mais est rapidement tombé dans l’oubli. Pourtant je vous conseille de (re)découvrir cette pépite qui avec le cachet des années 80 ajoute un côté vintage participant à l’aspect fantastique du film, non négligeable.
Histoire vraie ou pas? En tout cas le film prend parti d’appuyer cette thèse pour son final, et cela fait d’autant plus froid dans le dos.