Inspiré d’un roman britannique, « Mademoiselle » est transposée en Corée sur fond de conflit nippo coréen. Le contexte historique et les heurts culturels entre les deux pays nous laissent coi. Peu importe que l’on y comprenne pas grand-chose, le cadre est posé, on fait avec et le talent de Park Chan-Wook fait le reste. Il nous entraine dans une histoire incroyable aux rebondissements multiples. Metteur en scène hors pair, certains diront m’as-tu-vu, sa photographie est sublime et le film est d’une élégance formelle qui ne déplaira qu’aux grincheux. Ce film est beau avant tout, entre porno chic avec des scènes d’un érotisme élégant rarement vu au cinéma et estampes japonaises. Il tord cette histoire pour livrer un conte hyper ludique et passionnant en trois actes où le spectateur comme chaque personnage est une poupée dans la main de Park Chan Wook… tantôt manipulateur, tantôt manipulé. Après on peut juste regretter un film qu’il s’allonge et un dénouement cousu de fil blanc, pas à la hauteur de l’emprise dont nous sommes victimes tout au long du film.Haut dans le palmarès de mes films 2016, et oublié à Cannes par le jury ; le magazine GQ résume le film ainsi : « Quelque part entre "La vie d’Adèle" et "Le Dernier Empereur" ou "L’Empire des sens" et "Usual Suspect", "Mademoiselle" le nouveau film du coréen Park Chan Wook, est un objet érotique à l'esthétique léchée doublé d’un thriller à rebondissements. » L’énonciation de ces seules références doit donner envie de s’y plonger.
Sorti en 2016
Ma note: 16/20