Critique : Le procès du siècle de Mick Jackson

Par Cinephiliacr

Deborah Lipstadt, historienne et auteure reconnue, défend farouchement la mémoire de l'Holocauste. Elle se voit confrontée à un universitaire extrémiste, avocat de thèses controversées sur le régime nazi, David Irving, qui la met au défi de prouver l'existence de la Shoah. Sûr de son fait, Irving assigne en justice Lipstadt, qui se retrouve dans la situation aberrante de devoir prouver l'existence des chambres à gaz. Comment, en restant dans les limites du droit, faire face à un négationniste prêt à toutes les bassesses pour obtenir gain de cause, et l'empêcher de profiter de cette tribune pour propager ses théories nauséabondes ?

Remettre en question l'Holocauste, cela ne viendrait pas à l'idée de la majorité des gens. Et pourtant, c'est ce qu'a fait le britannique David Irving à la toute fin du 20 ème siècle. En attaquant une historienne, Deborah Lipstadt, en justice, Irving espérait restaurer sa réputation. Ses éditeurs l'avaient lâché, notamment à cause d'un ouvrage de Lipstadt. Mais le système judiciaire britannique est vicieux. Irving n'avait pas à prouver quoi que ce soit, c'était bien à Lipstadt de prouver la réalité de la Shoah et, par conséquent, de l'existence des chambres à gaz. Surréaliste !

Comme attendu avec ce genre de film, ce n'est pas pour ses aspects cinématographiques que l'on va le voir. L'intérêt de ce type de film, c'est de faire connaître certains événements parfois passés sous silence ou qui n'ont pas toujours eu beaucoup de retentissement. Et, dans le cas du Procès du siècle, il y a un message évidemment primordial qui peut être propagé indéfiniment. Mais, Le procès du siècle a, avant toute chose, un intérêt historique. Parce que oui, au fait, comment prouve-t-on la réalité de la Shoah ? Quelles sont les preuves ? La question paraît stupide et pourtant, c'est le fondement même de tout ce procès. Voir et réaliser le travail abattu par l'équipe de Lipstadt est tout simplement passionnant. Les preuves semblent évidentes et pourtant, le parcours fut parsemé d'embûchent et bien moins facile qu'il n'y paraissait.

Si le film est passionnant, c'est parce que cette histoire est inconcevable, irréelle. Il l'est également grâce à la prestation de son interprète principale, la toujours aussi délicieuse Rachel Weisz. Ses choix de films sont toujours judicieux et elle s'offre ici un premier rôle qu'elle habite de belle manière. Elle est épaulée par Tom Wilkinson et Andrew Scott qui font face à Timothy Spall qui incarne David Irving. Spall est, comme toujours, excellent, on se délecte à chacune de ses apparitions sur un écran.

Le procès du siècle, ce n'est pas celui de Nuremberg mais bien celui opposant Déborah Lipstadt à David Irving, un négationniste. C'est un pan de l'Histoire qui est attaqué alors que cette attaque semblait impossible. Ce film, c'est un document historique important. Comme attendu, le métrage vaut quasiment exclusivement pour son sujet, mais, quelle importance a-t-il. A souligner que le casting est au top et se met joliment au service de ce récit très important.

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