War on Everyone (2017) de John Michael McDonagh

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Quel plaisir que ce retour du réalisateur irlandais après les excellents "L'Irlandais" (2011) et "Calvary" (2014) tous deux avec Brendan Gleeson. Cette fois il traverse l'Atlantique suivant ainsi les traces de son frère Martin qui, après "Bons baisers de Bruges" (2008) était parti lui aussi pour réaliser "7 Psychopathes" (2013)... Mais comme son frère il semble que l'âme irlandaise se soit un peu estompé pendant la traversée. Toujours dans un genre corrosif, à l'humour aussi noir que le guinness le cinéaste offre cette fois (après une comédie policière et un drame psycho-religieux) un policier qui mixe l'action movie au buddy movie. On pense évidemment aux classiques des eighties comme "48 Heures" (1983) de Walter Hill et "Tango et Cash" (1990) de Andrey Konchavlosky, mais en y ajoutant un humour cynique et gratuit à grande dose et à tous les étages. Tout le monde en prenant pour son grade tout en mesurant l'impact. Gosses pourris gâtés, les nains, les gays, les roux, les pédophiles, les flics racistes... etc... tous en prennent pour leurs grades et tous les clichés y passent de façon plus ou moins assumés.

En effet, le racisme étant surtout lié entre anglais et yankees par exemple. La violence repose sur un simple principe, ils sont flics et donc ils ont tous les pouvoirs ! Ripoux avant tout et égoïstes surtout puisque tout repose d'abord sur leur totale liberté. Il est particulièrement jouissif et diablement bon d'avoir un film qui va aussi loin malheureusement il y a un bémol plutôt conséquent, la pauvreté des dialogues qui lorgnent de surcroît maladroitement du côté Tarantino. Les deux flics sont interprétés par Michael Pena (flic intègre dans le superbe "End of Watch" en 2012 de David Ayer) et Alexander Skarsgard (fils de... vu récemment dans "Tarzan" en 2016 de David Yates) qui remplace Garret Hedlund quelques jours avant le tournage. L'atout charme étant dévolue à la belle Tessa Thompson (en pleine ascension depuis "Selma" en 2015 de Ava DuVernay et "Creed" en 2016 de Ryan Coogler). Le méchant étant lui joué par Theo James (héros viril de la saga "Divergente" et "Underworld" ) ...

Si le duo Pena-Skarsgard fonctionne à merveille on peut être parfois agacé par le surjeu cabotin de l'acteur suédois. Le méchant est très très méchant comme il se doit, mais l'acteur à midinette reste crédible et efficace. En conclusion ce passage outre-Atlantique n'est pas une grande réussite, trop bancal, à la fois complètement déjanté et tirant sur tout et sur tous mais tout en mesurant les risques de façon pas très discret, des dialogues qui manquent de personnalité, bref sous couvert d'un polar musclé et jubilatoire le film part un peu dans tous les sens. Autre bémol, les fusillades manquent de punch et c'ets particulièrement flagrant dans un final un peu trop expéditif et trop simpliste. Néanmoins ça reste sympa et il y a assez de scènes folles pour tenir 1h40 plaisamment tout en espérant que John Michael McDonagh sera rebondir vers le haut.

Note :