Faut-il aller voir Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 en relief ?
Le premier opus des aventures des plus grands cas-sociaux de la galaxie nous avait gâté en 3D, même si celle-ci n’a pas marqué les esprits. En effet, elle proposait le standard du cahier des charges de Disney, à savoir du jaillissement certes, mais pas trop loin non plus, et de la profondeur principalement dans les scènes d’action. Il est enfin l’heure de retrouver Star-Lord et ses amis pour de nouvelles aventures, et si le film s’annonce comme une nouvelle réussite made in Marvel, penchons-nous sur son traitement du relief.
Une profondeur en dent de scie.
La profondeur est un élément essentiel, si ce n’est le plus important, pour réussir une bonne 3D. En effet, même si tout le monde ne la remarque pas, elle joue un rôle majeur dans l’immersion du spectateur. Autant le dire de suite, James Gunn, le réalisateur du film, n’a pas l’air friand de relief, ou du moins, ne l’a pas intégré dans la conception de son film. La profondeur peut parfois être excellente, sur des panoramas sur la planète d’Ego par exemple, mais la plupart du temps elle sera envoyée aux oubliettes.
L’exemple le plus marquant est sans conteste la séquence-générique du film, dans laquelle Bébé Groot se dandine sur de la musique pendant que ses camarades affrontent un monstre. Gunn choisit de filmer cette séquence avec le point sur Groot et un flou immense en arrière plan, cassant tout relief. On a simplement l’impression d’avoir deux calques (Groot et l’arrière plan) séparés de quelques centimètres de profondeur chacun. C’est l’exact opposé de l’immersion que la 3D est sensée apporter. Pour faire clair : vous n’aurez pas le vertige en regardant ce deuxième opus des Gardiens de la Galaxie.
Des jaillissements puissants (mais peu nombreux).
Contrairement à la profondeur, la majorité du public est à la recherche de jaillissements. Un film qui proposerait beaucoup de jaillissements « mériterait » que l’on dépense plus cher son ticket pour le voir en relief. On peut le comprendre, c’est bien ce qui saute littéralement aux yeux en premier, et le plus ludique. D’un autre côté, on peut comprendre les studios qui sont un peu réticents à cette surenchère : quel est l’intérêt du film une fois vu en 2D ? Balancer des choses à la figure du spectateur ne casserait-il pas la dynamique narrative de l’oeuvre ? Et surtout, ils veulent éviter la lassitude du public. Au bout d’un moment, ces choses là ne les surprendront plus, et seront perçues pour ce qu’elles sont : un artifice. Il y a donc un juste milieu à trouver, atteint dans de rares films comme Hugo Cabret, L’Odyssée de Pi, Gravity ou l’incontournable Avatar.
Les Gardiens de la Galaxie Vol.2 a une politique assez étonnante, quasi-mécanique, en ce qui concerne les jaillissements. En effet, l’équation est la suivante : 1 scène d’action = 1 jaillissement marquant. C’est donc à chaque séquence musclée que l’on pourra admirer, pèle mêle, une flèche de Yondu nous arriver droit dessus au ralenti, un monstre galactique nous tendre ses tentacules, ou encore des jaillissements de type météo (neige, feuilles, branches etc…). Rien d’original, mais tout cela participe au fun général qui se dégage de l’oeuvre, donc c’est plutôt positif. D’autant plus que ces jaillissements sont très prononcés !
Alors, on achète ?
La 3D du film est donc meilleure que sur le premier volet des Gardiens de la Galaxie, mais de peu. Elle l’emporte grâce à la qualité (et non la quantité) de ses effets de jaillissements. De plus, ne craignez pas d’avoir le moindre problème en regardant le film en relief, le tout est fluide, très bien post-converti, et les séquences de nuit ne ressortent pas trop sombres. Un sans faute au niveau du confort, malheureusement trop rare pour être souligné.
Mais juste avant le film était diffusée la bande annonce en relief de Valérian, le prochain Besson. Impossible pour les Gardiens en deux heures de films de rivaliser avec la claque intersidérale en relief que je me suis pris en deux minutes. Valérian a fait resurgir des sensations de relief que j’avais oublié depuis Avatar. Rendez-vous sur 3D Mon Cul cet été pour le verdict final !
Réalisé par James Gunn, avec Chris Pratt, Zoé Saldana….
Sortie le 26 avril 2017