Critique: On l’appelle Jeeg Robot de Gabriele Mainetti

Par Cinephiliacr

Poursuivi par la police dans les rues de Rome, Enzo plonge dans les eaux du Tibre et entre en contact avec une substance radioactive qui le contamine. Il réalise bientôt qu'il possède des pouvoirs surnaturels : une force et une capacité de régénération surhumaines qu'il décide de mettre au service de ses activités criminelles.
Du moins jusqu'à ce qu'il rencontre Alessia, une jeune fille fragile et perturbée qu'il sauve des griffes de Fabio, dit " Le Gitan ", un mafieux déjanté qui a soif de puissance.
Témoin des pouvoirs d'Enzo, Alessia est persuadée qu'il est l'incarnation de Jeeg Robot, héros de manga japonais, présent sur Terre pour sauver le monde.
Mais Enzo va être forcé d'affronter Le Gitan qui veut savoir d'où vient cette force surhumaine. Parviendra-t-il à sauver la ville de la folie meurtrière de Fabio et être le super-héros qu'Alessia voit en lui ?

Et si Jeeg Robot était le super-héros de l'année ? A l'heure où l'ère Hollywoodienne est celle des adaptations de comics de Super-Héros Marvel et DC, l'Europe sort son film de genre à son tour. Et il est temps de dire que ce Jeeg Robot vient casser la baraque et mettre un gros coup de fouet à Hollywood sur le genre. On l'appelle Jeeg Robot est la grosse surprise de cette année 2017 et il fait mal. Très mal.

Jeeg Robot frappe très fort d'entrée de jeu en nous racontant une origin story d'un super-héros malfrat. Très loin d'avoir un personnage principal tout gentil, l'histoire est celle d'Enzo, un voyou italien qui se retrouve doté de supers-pouvoirs par accident en voulant échapper à la police. Il va dans un premier temps se servir de ses pouvoirs pour des actes criminels et égoïstes avant de rencontrer une jeune fille qui va lui montrer d'une certaine façon qu'il est le héro dont son pays a besoin.

On l'appelle Jeeg Robot n'est as un film de super-héros stéréotypé. Si les codes sont bien là avec le traditionnel bad guy, la jeune fille en détresse, etc., on est plus proche d'un film très réaliste. Excepté les supers-pouvoirs du personnage principal qui sont le seul motif de science-fiction du long-métrage, tout le reste est plus que plausible. Et la force de Gabriele Mainetti est de réussir à nous faire croire que même les supers-pouvoirs sont très réalistes. A aucun moment on se dit qu'Enzo va s'en sortir. Le doute est toujours permis tant la réalité de la chose est féroce.

Le cinéma italien possède la force de nous raconter des histoires très intimistes, mais en même temps à grande échelle. Jeeg Robot est dans cet esprit là. Très centré sur son pays et ses problèmes, mais avec une histoire que tout le monde peut comprendre. Bien évidemment on n'échappe pas à la mafia et autres, mais le tout dans un ton très juste entre le drame intime et le blockbuster tout public.

On retiendra bien évidemment ce combat sublime entre Enzo et Le Gitan (le vilain du film) ainsi que plusieurs scènes d'action plutôt bien mises en scène durant lesquelles de nombreuses idées voient le jour, notamment celle avec le téléphone portable. Le jeu des acteurs est impeccable et on se prend rapidement au jeu. On regrette cependant quelques soucis de rythme pouvant endormir le spectateur.

Mélange entre Kick-Ass et Deadpool mais à la sauce drame intimiste italien, On l'appelle Jeeg Robot est une vraie claque. Récompensé à différent festival dont L'étrange Festival, c'est une chance inouïe pour le cinéma européen de voir sortir ce genre de films. Encore plus quand ceux-ci bénéficient d'une sortie en salles. Alors ne passez pas à coté de ce film de super-héros vraiment pas comme les autres. Et pour une fois que cette promesse est tenue, ce serait bête de le louper!

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