Synopsis : " Delphine et Yvan divorcent. Alors que sa situation financière ne lui permet pas de retrouver un domicile, Yvan se rappelle qu'il détient 20% de la maison de son ex-femme. Il revient alors vivre chez Delphine, dans ses 20%. Les deux ex vont découvrir les joies de la colocation forcée... "
Les lumières de la salle de cinéma s'allument, tu te repositionnes sur ton siège pour avoir fière allure parce que la position " je m'installe comme à la maison " ce n'est pas trop ça, et là, ton ami(e) se retourne vers toi et te pose la question fatidique...
On commence avec la mise en garde ! Certes ils s'appellent Delphine et Yvan, mais ce n'est pas la suite du premier film de Dominique Farrugia. Cette nouvelle comédie n'est pas un " que sont-ils devenus ? " Au contraire, ils ont les mêmes prénoms, mais cela s'arrête là. C'est juste l'histoire d'un couple qui est rentré dans une routine au point de se demander s'il n'est pas temps de se séparer, de divorcer. De ce point de départ découle une comédie familiale. Comment vivre quand on est séparé ? Comment envisager de s'occuper des enfants une semaine sur deux ? Comment refaire sa vie quand on est une femme encore désirable ? Sur ces postulats de départ, Dominique Farrugia a décidé d'ajouter une complication : le chômage d'Yvan. Chômage qui l'oblige à retourner vivre chez sa femme. Après tout, il possède 20% de la maison et Delphine ne peut lui racheter sa part. Si sur le même sujet, Joachim Lafosse en avait tiré un drame, L'économie du couple, le réalisateur décide d'en rire. Les situations vont justement pouvoir permettre l'humour et surtout la non-remise en question. Point fort de cette comédie : Delphine et Yvan agissent comme des enfants. Et ce sont leurs enfants qui vont devoir tenter de gérer le quotidien !
Le retour d'Yvan ( Gilles Lellouche impeccable en père en manque de repères) n'est pas sans heurts. Offrant de beaux moments de comédie : la chambre du fils, le partage des toilettes et de la salle de bain (coucou le canard vibrant !), la partie de bridge de belle-mère au selfie particulier. Mais en face de lui, il trouve une adversaire redoutable : Delphine, prête à toutes les ignominies possibles. Quel plaisir d'exploiter enfin le potentiel comique de Louise Bourgoin dont elle faisait preuve en Miss Météo. Cependant, le scénario prend très vite (ou trop vite) des chemins balisés : la tentative pour Delphine d'avoir un nouveau copain, le côté ado répétitif d'Yvan. Et en restant sur ce petit jeu qui ne pousse pas le lynchage à son maximum (la référence avouée étant quand même La Guerre des Rose), Dominique Farrugia se limite. Il développe également quelques intrigues secondaires à peine exploitées. Pourquoi Lucas (le fils, parfait Kolia Abiteboul) est-il si gentil et détaché ? Pourquoi Violette (la fille interprétée par Adèle Castillo) n'insiste-t-elle pas plus sur son côté rebelle. Pourtant, le film procure quelques petits plaisirs comme celui de revoir Nicole Calfan. Elle remporte la palme de la scène comique du film même si on espérait plus des confrontations avec son gendre. Ou encore cette scène chez Julien Boisselier avec les enfants respectifs, révélatrice de ce qu'aurait pu être le lâchage de brides total.
En résumé, Sous le même Toit est une comédie sympathique sur le divorce et la cohabitation du couple en mode fun. Mais le scénario n'arrive jamais à dépasser ce côté mignon et propret pour une histoire plus trash qu'il aurait fallu assumer. Même si le duo comique tourne par moment en roue libre démontrant une alchimie certaine.