Get Out : Comédie horrifique sur fond de racisme

Jason Blum ne finit plus de nous surprendre. Après le cyber-harcèlement d'Unfriended, puis la sénilité et la psychanalyse dans les derniers M. Night Shyamalan, le producteur spécialisé dans l'horreur à petit budget continue de délaisser le surnaturel au profit de peurs plus contemporaines. Avec Get Out, premier film de l'humoriste Jordan Peele, il livre un thriller inédit et caustique sur le racisme dans l’Amérique post-Obama.
Get Out : Comédie horrifique sur fond de racisme
Date de sortie : 3 mai 2017Réalisation, scénario : Jordan PeeleGenre : Horreur, thrillerNationalité : Américain
Couple mixte, Chris et sa petite amie Rose filent le parfait amour. Le moment est donc venu de rencontrer la belle famille, Missy et Dean lors d’un week-end sur leur domaine dans le nord de l’État. Chris commence par penser que l’atmosphère tendue est liée à leur différence de couleur de peau, mais très vite une série d’incidents de plus en plus inquiétants lui permet de découvrir l’inimaginable.

Get Out : Comédie horrifique sur fond de racisme

Betty Gabriel


Culottée par son thème, d'une actualité brûlante, cette série B fauchée force avant tout le respect pour sa mise en scène au cordeau et ses habiles variations de tons. En effet, les fans de la première heure seront ravis de constater que Jordan Peele a conservé l'humour cinglant de ses sketchs, trouvant là une écriture subtilement équilibrée entre la comédie et l'horreur, dont il se réapproprie intelligemment les codes pour nourrir son propos politique.
Frémissements et rires jaunes sont donc garantis, même si l'on peut déplorer quelques grosses ficelles scénaristiques, amenant à un climax un peu trop expédié par rapport au calvaire que nous laisser envisager la parfaite mise en place de l'intrigue. Sans trop en dire, on pense notamment à cette fin suspecte qui évite d'appuyer là où ça fait mal, préférant la farce à des sujets plus terre à terre qui auraient gagné à être davantage débattus.
En ressort malgré tout un petit bijou d'inventivité et de modernité, révélant comme il se doit l'excellent Daniel Kaluuya (acteur au regard exorbité que l'on a pu apercevoir dans Black Mirror et Sicario) et prouvant, on l'espère, que le cinéma d'épouvante américain est loin d'avoir dit son dernier mot.
Amaury Foucart
Note: