Get out – 14,5/20

Get Out : AfficheDe Jordan Peele
Avec Daniel Kaluuya, Allison Williams, Catherine Keener

Chronique : Sous couvert de thriller horrifique teinté de SF et carburant à l’ironie, Get Out est un brûlot politique assez radical, qui questionne frontalement sur les conflits raciaux aux États-Unis. Dans un pays coupé en deux depuis les dernières élections et profondément marqué par les émeutes qui ont embrasées le pays ces dernières années, en particulier à Baltimore, Get Out se présente comme une allégorie parfois outrancière mais d’une grande acuité sur la condition afro-américaine dans l’Amérique de Donald Trump. A travers cette histoire tordue d’un couple mixte rendant visite à la famille bourgeoise très blanche de la jeune fille, le réalisateur Jordan Peele convoque à la fois la terreur et la comédie pour dénoncer le racisme dans ce qu’il a de plus violent, irrationnel, ambiguë et intolérable. Sans rien dévoiler, l’épilogue est en ce sens éloquent…
La mise en scène de Peele est particulièrement maline, jonglant brillamment entre les codes du film d’épouvante, un sarcasme délicieux et les allusions à son propos politique. Sans jamais tout à fait l’appuyer mais en faisant clairement passer son message, il installe un climat anxiogène de plus en plus prenant, seulement perturbé par quelques saillies d’humour noir.
Déroutante incursion dans la fable politico-horrifique, Get Out parvient avec peu de moyen mais une impeccable maîtrise à autant terrifier qu’à s’imposer comme un grinçant pamphlet sur le racisme dans une Amérique orpheline d’Obama.
Surprenant, divertissant et salutaire.

Synopsis : Couple mixte, Chris et sa petite amie Rose filent le parfait amour. Le moment est donc venu de rencontrer la belle famille, Missy et Dean lors d’un week-end sur leur domaine dans le nord de l’État. Chris commence par penser que l’atmosphère tendue est liée à leur différence de couleur de peau, mais très vite une série d’incidents de plus en plus inquiétants lui permet de découvrir l’inimaginable.