À 26 ans, Caleb est un des plus brillants codeurs que compte BlueBook, plus important moteur de recherche Internet au monde. À ce titre, il remporte un séjour d’une semaine dans la résidence du grand patron à la montagne. Mais quand Caleb arrive dans la demeure isolée, il découvre qu’il va devoir participer à une expérience troublante : interagir avec le représentant d’une nouvelle intelligence artificielle apparaissant sous les traits d’une très jolie femme robot prénommée Ava.
Ex Machina – 3 Juin 2015 – Réalisé par Alex GarlandLors des Oscars l'an dernier, « Ex Machina » faisait partie de l'impressionnante liste de films nommés pour une récompense. Considéré comme l'un des petits poucets de la cérémonie de part son budget, il à contre toute attente remporté l'oscar des meilleurs effets spéciaux, devant des poids lourds comme Star Wars : The Force Awakens, Mad Max : Fury Road, The Revenant et Seul sur Mars. Une surprise qui n'est pas si étonnante que ça, pour un film de SF unanimement salué par la critique …
Caleb est un brillant employé de la firme BlueBook. Codeur émérite, il apprécie son travail et le fait avec minutie. Un jour il remporte un tirage au sort effectué parmi les employés pour passer une semaine dans la résidence du grand patron de BlueBook à la montagne. Un voyage énigmatique qui l'excite autant qu'il ne l'intrigue. Une fois sur place il fait la connaissance de son patron, Nathan, un esprit brillant qui mène une vie de recherche, dans l'immense maison qu'il lui sert aussi de laboratoire. Caleb est très vite mis au travail, il va effectuer un test de Turing avec une intelligence artificielle que Nathan a créé et qu'il a implanté dans une androïde. Perplexe et étonné, Caleb va se prendre au jeu et découvrir derrière Ava, bien plus qu'une simple androïde …
L'ensemble du film est de très bonne facture et l'oscar n'est pas volé, car visuellement c'est réussi et en terme d'ambiance, ce que Alex Garland crée fonctionne pendant les 2/3 du film. Par contre il se plante totalement dans ce qu'il raconte et très honnêtement c'est assez gênant, car si les questions que le film soulève amènent à réfléchir, l'intrigue elle n'est pas à la hauteur, surtout quand elle enfonce des portes maintes fois ouvertes …
L'histoire est écrite par Alex Garland en personne, auteur déjà auparavant du scénario des films de Danny Boyle « 28 Jours plus tard » et « Sunshine ». Il se concentre sur un triangle amoureux sordide entre Caleb, Nathan le créateur et Ava la créature articulé autour des tests devant prouver qu'Ava est « humaine ». Peu à peu, une atmosphère paranoïaque s'installe, autour des projets de Nathan, autour de Ava, de leur relation, de sa relation avec Ava, posant peu à peu les interrogations classiques propres aux films de ce genre. Ce qui est évidemment redondant, car en ce qui concerne le sujet de l'IA, des Androides, on a déjà vu ça mille fois, que cela soit chez Ridley Scott (Blade Runner) ou chez Mamoru Oshii (Ghost in the Shell), voir même dans des blockbusters comme I-Robot par exemple !
Associez à ça, une structure narrative répétitive, le scénario gâche peu à peu ce qu'il créé au début, qu'au delà des interrogations qu' Alex Garland amène, ce qu'il raconte pendant deux heures est assez nauséabond. On a Nathan, un scientifique narcissique qui créé des androïdes féminins qui lui servent de partenaires sexuelles (régulièrement filmées nues) et à chaque fois que cela ne va pas, il les « tuent » ! Gardant même les trophées de ses androïdes détruites dans un placard, comme le ferait un tueur en série. Il place constamment la femme comme un simple objet et au travers du personnage d'Ava, il perpétue une certaine idée que la femme n'est que manipulation et traîtrise. Une image que je n'approuve pas et que je trouve aussi bête que facile à véhiculer, comme si il avait un compte à régler …
Ce qui est évidemment dommage, car d'un point de vue formel et visuel, le premier film de Alex Garland à une vrai identité ! Le choix d'un hôtel en Norvège est judicieux, ce décor permet de poser la pierre angulaire de ce que sera l’atmosphère du film. Mélange entre une architecture urbaine, proche de la nature, avec un intérieur aseptisé pour marquer la bascule avec la science-fiction. C'est servi par une photographie très froide de Rob Hardy qui accentue la superficialité des rapports et des êtres, accentuant quand il faut les contrastes pour signifier la colère, voire l'angoisse. La musique de Geoff Barrow et Ben Salisbury bien qu'un poil trop systématique par instant, sert aussi avec goût l'atmosphère paranoïaque du film. A ça on pourra rajouter le trio d'acteur qui porte le film, avec un Oscar Isaac intriguant, un Domhnall Gleeson parfait en amoureux naïf et une Alicia Vikander magnétique dans le rôle de Ava …
Une belle coquille vide !EX MACHINE BY JOCK
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