Critique : Their Finest de Lone Scherfig

Critique : Their Finest de Lone Scherfig

Une équipe de tournage tente de réaliser un film afin de booster le moral des troupes durant le Blitz.

Bon nombre de films ont déjà abordé la thématique de la guerre et, surtout, celle de la promotion de celle-ci. Lors de la Deuxième Guerre Mondiale, les gouvernements tentaient de récolter des dons de ses citoyens afin de se financer. Les tentatives de dragues étaient nombreuses. Le cinéma était un des moyens de rassurer et encourager la population à s'engager ou donner de l'argent. Their Finest parle, entre autres, de cela. C'est en tout cas le contexte dans lequel est placé cette histoire d'amour efficace.

Pendant le Blitz, Londres est sous tension. La vie est difficile à cause des nombreux bombardements. Les risques sont élevés. Catrin Cole est engagée en tant que scénariste pour rédiger un scénario narrant un fait héroïque réalisé par deux sœurs. C'est évidemment censé devenir un film de propagande. Ce que montre bien Their Finest, ce sont toutes les étapes de construction d'un film de propagande en pleine guerre. Le rôle joué par les instances gouvernementales est primordial. La vérité d'un jour n'est pas celle du lendemain et les changements, pour une raison ou une autre, sont monnaie courante.

Le film montre également tout le travail de préparation, l'impact que ça a sur les autres, la phase de casting, les contraintes,... Il oscille entre drame, comédie et comédie romantique. Mais, tout ça, il le fait bien. Tout est parfaitement balancé pour qu'il y ait un équilibre entre les genres. Du coup, c'est très agréable de passer d'une scène à l'autre en subtilité. Etonnamment, le film n'est pas si cliché que cela. Il y a des clichés évidemment mais ça pourrait être bien pire. Il y en a juste assez pour que cela fonctionne et que ça ne fasse pas trop lourd. Cela est valable pour l'aspect comédie romantique notamment. Ca n'est trop mièvre et Lone Scherfig joue intelligemment avec le genre. Elle ne le renouvelle pas mais en fait quelque chose de frais très agréable à la vision.

Critique : Their Finest de Lone Scherfig

Un autre côté agréable présent c'est que les spectateurs découvriront le film tourné dans le film. Pas tout bien entendu mais quelques scènes dont le tournage est montré. Les deux films, Their Finest et celui qui est tourné, sont réussis (le mot réussite est exagéré en ce qui concerne le second vu le peu qu'on en voit) car le casting est réussi. Le rôle principal est tenu par la toujours aussi ravissante Gemma Arteton dont vous pouvez découvrir l'interview ici. La comédienne anglaise a un charme tel qu'on lui donnerait le bon diable sans confession. Autant dire que dans une comédie romantique, c'est un atout indéniable. Son personnage a une relation professionnelle, qui va évoluer, avec un jeune homme interprété par Sam Claflin, un habitué du genre après son rôle dans Avant Toi. Le reste du casting n'est pas en reste avec Bill Nighy ou Jake Lacy, les éléments comiques. On retrouve également Jack Huston qui s'était embarqué l'an dernier dans la galère Ben-Hur et qui est à un meilleur niveau ici ou encore l'inégalable Jeremy Irons.

Their Finest est un joli petit objet avec un fond difficile mais traité tantôt avec légèreté mais aussi la gravité due au sujet. Les différents genres sont équilibrés comme il faut et les comédiens ont le charme et le talent pour faire en sorte que le tout fonctionne. Bref, Lone Scherfig signe une nouvelle réussite. Elle ne se démarque pas particulièrement en tant que réalisatrice mais fait largement le boulot demandé.

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