Le Roi Arthur : la légende d'Excalibur (2017) de Guy Ritchie

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Après avoir revisité et modernisé le classique de la littérature Sherlock Holmes et la série TV avec le film "Agents très spéciaux - agents UNCLE" (2015), le réalisateur britannique Guy Ritchie se lancé dans une nouvelle version de la célèbre légende de Brocéliande. Sujet récurrent au cinéma, parfois de belles réussites avec "Les Chevaliers de la Table Ronde" (1954) de Richard Thorpe et "Excalibur" (1981) de John Boorman, parfois plus médiocre avec "Lancelot" (1995) de Jerry Zucker et "Le roi Arthur" (2004) de Antoine Fuqua... Ritchie retrouve une équipe producteurs-scénaristes avec qui il a déjà travaillé, dont Lionel Wigram et David Dobkin. Ce film est donc avant tout le film d'un quarteron de producteurs.scénaristes qui étaient pour la plupart déjà sur le film précédents des "Agent très spéciaux...". Avec un budget très confortable de 175 millions de dollars ce film est donc le plus gros budget de Guy Ritchie et de loin (125 millions pour le dernier Sherlock), de là à en déduire que l'argent perverti il n'y a qu'un pas qu'on franchit ici puique, disons-le, ce film est le plus mauvais du cinéaste depuis "A la dérive" (2002) et "Revolver" (2004).

Le film est doté d'un casting solide, liant expérience et jeune génération. En tête d'affiche Charlie Hunman qui risque enfin d'atteindre le haut de la pyramide après "The Lost City of Z" (2017) de James Gray, alors qu'il retrouve en face de lui la star Jude Law avec qui il avait tourner dans un petit rôle dans "Retour à Cold Mountain" (2003) de Anthony Minghella. Law qui connait bien Guy Ritchie après les films "Sherlock Holmes 1 et 2" (2009-2011). On y voit aussi notre jolie frenchy Astrid Bergès-Frisbey en mage après avoir été sirène dans "Pirates des Caraïbes : la fontaine de Jouvence" (2011) de Rob Marshall, Djimon Hounsou habitué des rôles guerriers depuis "Gladiator" (2000) de Ridley Scott et enfin Eric Bana toujours impeccable mais depuis quelques temps qui ne se voit offrir que des seconds rôles prestigieux. Le soucis premier quand on veut dépoussièrer un mythe, faire une remise à jour générationnnelle en quelque sorte c'est de ne pas dépasser la limite de l'acceptable, c'est-à-dire rester dans une certaine mesure et ne pas dénaturaliser le matériau d'origine. Guy Ritchie l'avait parfaitement maitrisé avec "Sherlock Holmes".

Cette fois il se laisse dépasser comme dans une sorte d'euphorie incontrôlé autant dans la forme que dans le fond. On apprécie le travail sur les costumes et les décors, les dialogues remis au goût du jour, le casting hétéroclyte et des combats captivants. Mais la mise en scène sent beaucoup trop l'esbrouffe, la frime gratuite avec beaucoup trop d'effets clippesques souvent d'un ridicule sans nom. Ce passage, où des personnages sont en fuite, en gros plans caméra portée digne d'un jeu vidéo est complètement anachronique dans le style. Modernisé ne veut pas dire faire n'importe quoi, ici c'est juste antinomique, inutile et stupide. Le scénario particulièrement alambiqué est montré via un montage qui se joue de la chronologie, ici on est dans une narration avec flash-backs et flashs-forwards multiples qui ne sert qu'à dynamiter le rythme déjà effréné. La moitié du film n'est pas plus digne d'un gros clip vidéos où monsieur Guy Ritchie s'amuse à montrer ce qu'il sait faire. Mais il y a aussi des faux raccords grossiers et des incohérences nombreuses. Lorsqu'on connait le méchant Vortigern on n'est particulièrement surpris de voir toujours vivante une des protagonistes vers la fin, par exemple. Divertissant sans doute (tellement d'effets visuels de tous genres, ça habille !) mais finalement ça reste trop superficiel, ça manque d'âme et d'esprit. Une grande déception... En espérant que ce déballage qui frôle la fanfaronnade.

Note :