[Cannes-Test] – Victor Van De Kadsye.

Par Victorvandekadsye @BrouillonsCine

Tout au long du Festival, les Brouillons se livreront à vous afin de parler de leurs souvenirs du Festival de Cannes au cours de leurs vies. Pour ce premier billet, le rédacteur-en-chef du blog Victor Van De Kadsye s'attaque à ce questionnaire.

Ma Palme d'Or favorite : Initialement, je voulais répondre " Pulp Fiction " de Quentin Tarantino. Un film majeur du cinéma indépendant des années 90 qui a fait grandir une nouvelle génération de cinéphiles auquel les membres de ce blog font parti. Mais mon choix se tourne vers un autre film issu du cinéma indépendant, cette fois-ci du Nouvel Hollywood, " Taxi Driver " de Martin Scorsese. Tout est parfait dans ce film : La musique nocturne de Bernard Hermann, la performance magnétique de Robert De Niro et la consécration d'un grand réalisateur : Martin Scorsese. Ces trois artistes entrent en symbiose pour cette envoûtante plongée psychanalytique dans la peau d'un héros vide de sens dérivant peu à peu vers une folie certaine.

Une Palme d'Or non méritée : Assurément " Moi, Daniel Blake " de Ken Loach l'an dernier. Une congratulation peu étonnante, George Miller et Loach ayant la bienveillance humanitaire en commun, mais qui agace très rapidement par sa paresse cinématographique et son absence totale de nuances, manipulant totalement le spectateur dans un pathos outrancier. Un film respectable dans son militantisme, certes, mais qui n'a en aucun cas l'aura d'une Palme d'Or.

Un film que j'aurais aimé voir palmé : " Marie-Antoinette " de Sofia Coppola. L'une des oeuvres les plus radicales de son autrice. Coppola dynamite le genre du biopic avec cet esthétisme pop-bonbon reflétant un spectre adolescent conforme à la vie de la reine de France la plus détestée. Et puis, quoi de plus beau qu'une balade à Versailles sur fond de Aphex Twin ?

Un snob cannois incompréhensible : " Southland Tales " de Richard Kelly. Une oeuvre prophétique ahurissante complètement snobée par la presse et le jury lors de son passage mais qui, curieusement, a clairement rétabli sa réputation lorsque l'on s'est rendu compte à quel point cet OFNI de la science-fiction prédisait une réalité des plus effrayantes sous un futur hallucinogène. Une preuve nécessaire ? Regardez l'actualité avec Dwayne Johnson (acteur principal du film) et sa possible candidature à la présidentielle 2020.

Un scandale cannois marquant : Peut-être car c'est le premier que j'ai pu vivre et comprendre en suivant le Festival de Cannes. Celui où Lars von Trier n'a pas pu s'empêcher de faire de la provoc' lors de la conférence de presse en blaguant sur une éventuelle sympathie envers Hitler. Tout le monde en parlait, que ce soit à la radio ou dans les infos, c'était ahurissant. Puis même si Malick palmé est une excellente chose, il est dommage de voir un chef d'oeuvre comme Melancholia se faire saborder une Palme d'Or par cette manière.

Un événement cannois marquant : La danse entre Mélanie Laurent et Quentin Tarantino , à l'occasion de la projection d'Inglorious Basterds, est la première chose qui me vient à l'esprit. C'était aussi groovy et endiablé que l'est ce film de Quentin.

Un Président du Jury que je rêve de voir un jour : Gaspar Noé. Après tout, Cannes et lui ont une relation amour/haine assez touchante, qui aura permis au metteur-en-scène d'imposer à grand coup d'extincteurs son cinéma si particulier.

La Palme 2017 ? Le grand amour d' Almodovar pour le genre du mélodrame ne me ferait pas étonner de voir son pendant américain, Todd Haynes, récompensé pour son film " Wonderstruck ".

Victor Van De Kadsye.