Elle est loin l'époque où des machines à tentacules ou un Maître Contrôle Principal nous enfermaient dans son système pour nous exploiter. Désormais, nous nous enfermons nous-mêmes dans une réalité virtuelle avec pour seul but que le plaisir d'être quelqu'un d'autre. À la base un light novel écrit par Reki Kawahara , Sword Art Online raconté l'histoire d'un jeune et talentueux joueur de MMORPG en réalité virtuelle, enfermé comme les autres dans le jeu " Sword Art Online ". Il ne doit pas mourir car sa mort virtuelle signifierait également sa mort dans la vraie vie. Véritable effet de mode au Japon, le light-novel fut décliné en anime puis en manga, et enfin en film.
2 ans après la chute de SAO, une nouvelle machine veut faire concurrence aux casques de réalité virtuelle, l'Augma, une technologie de réalité augmentée. Les joueurs jouent désormais à Ordinal Scale, un MMORPG en réalité augmentée qui devient vite immensément populaire, mais quand d'anciens joueurs de SAO se retrouvent ciblés. Kirito doit mener l'enquête.Après la réalité virtuelle, place à la réalité augmentée, rendue populaire par des jeux comme Pokémon Go, la réalité virtuelle nécessite l'ouverture et le dépassement de soi. Et ces deux idées vont permettre au film de construire ce qui sera son univers. Un monde où la téchnologie omniprésente de réalité augmentée va devenir une véritable seconde vie, comme un deuxième cerveau pour compléter celui incomplet de l'humain. Un univers virtuel qui va se superposer au notre. Ce que l'on a déjà pu voir dans le film Nerve de Ariel Schulman et Henry Joost. La réalité augmentée et donc plus " vivante ", plus personnifiée que la réalité virtuelle. Si bien qu'à certain moment le spectateur peut en être trompé, l'idée du " tout est faux " déjà vu dans Inception de Christopher Nolan. Mais après, comme c'est de l'animation, l'équation faux/vrai n'a plus les mêmes valeurs car tout est dessiné.
Mais en regardant bien, le film porte des valeurs beaucoup plus profondes, plus humanistes. C'est son rapport au traumatisme, l'idée d'accepter ou non ses souvenirs du jeu/guerre/catastrophe etc... L'idée également de vivre dans le monde réel après un emprisonnement physique et mental, sans vivre dans un passé qui appartient au monde virtuel. Le film pose également le problème des mémoires, ceux que l'on a oublié car ils n'ont pas porté l'interêt. C'est hallucinant de voir ce genre de choses dans un film qui est surtout pensé pour les fans.
Malheureusement, tout le film est saboté par sa fin qui est du total fan-service gratuit. Un boss final où tout pète de partout, et surtout, la morale du film sur l'idée de vivre sa vraie vie dans la monde réel est gâchée pour une scène injustifiée et inutile. Le film étant surtout pour les fans du dessin animé, qui est son format le plus connu. Il était indispensable de coller certaines références à droite à gauche, un non fan ne connaîtra ni les personnages, ni certains termes précis.
Sword Art Online est un film fort mais trop formaté série TV, un vrai film reprenant les bases aurait été plus convenable.
Léo Tyran.