Avec Charlie Hunnam, Astrid Bergès-Frisbey, Jude Law
Chronique : En revisitant le mythe d’Excalibur à la sauce Heroic Fantasy, Guy Ritchie se fourvoie dans les grandes largeurs et livre une bouillie assez indigeste.
L’univers visuel, boursouflé et laid, alourdi par des CGI patauds, sert d’écrin outrancier à un récit flirtant avec le grotesque, dont la première scène brouillonne et épuisante donne le ton. On ne comprend pas grand-chose à cette tentative de modernisation de cette légende populaire pourtant si ample (demandez à Astier). L’intrigue se contente d’un scénario de série Z, bâclant le pan politique de l’histoire, faisant interagir des personnages au mieux insipides, au pire caricaturaux, sans aucune complicité entre eux. La dimension héroïque de la quête d’Arthur est annihilée par une mise en scène épileptique et tapageuse qui parvient à rendre irregardable des scènes d’action terriblement datées, se contentant d’alterner ralentis ringards et frénésie d’effets spéciaux.
Ritchie était parfaitement parvenu à rafraichir la coiffe de Sherlock Holmes (bien que souffrant maintenant la comparaison avec la série TV de la BBC), grâce à la virtuosité de sa réalisation, bien que tape-à-l’œil, l’inventivité d’une narration éclatée et surtout un humour cabot très à propos. Autant d’éléments qu’il tente d’insuffler à son Roi Arthur sans parvenir à en imposer un seul. Même le charisme de Charlie Hunnam ne peut rien pour sauver cette entreprise du ratage.
Et si on se remettait Kaamelott plutôt?
Synopsis : Jeune homme futé, Arthur tient les faubourgs de Londonium avec sa bande, sans soupçonner le destin qui l’attend – jusqu’au jour où il s’empare de l’épée Excalibur et se saisit, dans le même temps, de son avenir. Mis au défi par le pouvoir du glaive, Arthur est aussitôt contraint de faire des choix difficiles. Rejoignant la Résistance et une mystérieuse jeune femme du nom de Guenièvre, il doit apprendre à maîtriser l’épée, à surmonter ses démons intérieurs et à unir le peuple pour vaincre le tyran Vortigern, qui a dérobé sa couronne et assassiné ses parents – et, enfin, accéder au trône…