LA TORTUE ROUGEde Michael Dudok de Wit
Un homme, seul sur une barque se fait chahuter par une tempête et se retrouve sur une île qu'il peut traverser en quelques heures; et ou il est seul avec des crabes. Il décide de construire un radeau et de repartir en mer... il ne va pas aller loin.S'il y a une chose que l'on m'a promise et que j'ai retrouvé ici c'est son graphisme très particulier. Il est épuré et n'est pas sans rappelé les dessins animés de mon enfance (les années 80), les corps sont sculptés, mais les visages sont stylisés. Ils ont juste assez de détails pour permettre de faire passer les expressions et les sentiments. Les arbres sont le plus souvent résumés à des troncs minimalistes dont on ne voit que rarement le feuillage. Les crabes ont un peu l'aspect d'origamis, et je les adore. Une personne est parfaitement détaillée et représentée avec précision, c'est la tortue rouge. Lors des scènes aquatiques elle est royale et de toute beauté. Tout cela plonge le spectateur dans un univers particulier, et comme à chaque foisces choix peuvent être clivant.
Ce film m'a laissé le goût des poèmes qui ne vous touchent que peu. Je vois les figures de styles étudiées, je vois les rimes riches, je vois le bel ouvrage; mais je n'arrive pas être touchée par autre chose que de la technique et pourtant je le voudrai. Mais ce film est une poésie et la manière dont on le reçoit est fonction de la sensibilité et du moment alors il ne faut pas hésiter à lui donner sa chance.