Un braquage qui tourne mal... Connie réussit à s'enfuir mais son frère Nick est arrêté.
Alors que Connie tente de réunir la caution pour libérer son frère, une autre option s'offre à lui : le faire évader. Commence alors dans les bas-fonds de New York, une longue nuit sous adrénaline.
Good Time, c'est l'un des films qui suscitaient le plus d'attentes en cette fin de festival. Ce métrage signé des frères Safdie compte Robert Pattinson et, ce dernier fait généralement de bons choix de carrière comme le prouve le récent The Lost City of Z. Le changement de registre est total puisqu'il s'agit ici d'une sombre histoire de braquage et de poursuite dans New York. Difficile de faire plus opposé.
Nick est attardé mental et, son frère Connie déteste le voir considéré ainsi. Il déteste le voir faire ses séances chez son psychologue. Il décide donc de l'emmener avec lui dans ses combines. Le braquage tourne mal et Nick est arrêté. S'en suit une tentative effrénée de Connie pour le libérer. L'histoire permet d'explorer New York d'une façon relativement inédite. On y découvre en tout cas des quartiers généralement passés sous silence. C'est finalement assez classique mais son exécution rend le tout très efficace.
Les frères Safdie savent y faire quand il s'agit de créer une atmosphère idéale par rapport à leur sujet. Plusieurs éléments contribuent à cela. La première chose, c'est cette image granuleuse typique des années 80, sublimée par photographie contrastée. Les frères aiment les couleurs néon, autant dire qu'avec l'ambiance noire new yorkaise, le rendu final fait son petit effet. La mise en scène est nerveuse mais parvient à se poser par moments, le montage est énergique, assez rapide. La musique est géniale mais, probablement un peu trop utilisée. Les Safdie ne font pas dans la demi mesure.
Cependant, l'élément que les spectateurs retiendront en particulier, c'est l'interprétation irréprochable de Robert Pattinson qui confirme de film en films les espoirs placés en lui. Depuis la fin de la saga Twilight, il ne fait que de bons choix, ou presque. De plus, il est chaque fois impeccable, que ce soit avec David Cronenberg ou James Gray. Ici, il a un jeu bien plus physique que d'habitude. Il a une démarche, une attitude qu'on ne lui avait jamais vue par le passé. Il s'en sort admirablement bien, au point que l'on se dise qu'un prix d'interprétation ne serait pas volé (mais il n'est pas le seul prétendant ayant de réelles chances).
Le personnage de son frère est incarné par un des deux metteurs en scène, Benny Safdie. Son physique est impressionnant et Safdie s'est vraiment livré à un travail impressionnant. A noter également la prestation de la jeune Taliah Webster qui tient la dragée haute à Pattinson de bien jolie manière.
Good Time est un film polar relativement classique. Son traitement et surtout l'interprétation de ses comédiens font qu'il se démarque malgré tout des films du même genre. Il ne restera pas dans les annales mais a fait une jolie impression sur la Croisette.
Benny SafdieCannes 2017cinémacompétitioncritiquecritique de filmsfestivalFestival de Cannesfrères SafdieGood TimeJosh SafdieRobert PattinsonTaliah Webster