Delphine est l'auteur d'un roman intime et consacré à sa mère devenu best-seller. Déjà éreintée par les sollicitations multiples et fragilisée par le souvenir, Delphine est bientôt tourmentée par des lettres anonymes l'accusant d'avoir livré sa famille en pâture au public. La romancière est en panne, tétanisée à l'idée de devoir se remettre à écrire. Son chemin croise alors celui de Elle. La jeune femme est séduisante, intelligente, intuitive. Elle comprend Delphine mieux que personne. Delphine s'attache à Elle, se confie, s'abandonne. Alors qu'Elle s'installe à demeure chez la romancière, leur amitié prend une tournure inquiétante. Est-elle venue combler un vide ou lui voler sa vie ?
Basé sur le roman éponyme de Delphine de Vigan paru en 2015, le dernier film de Roman Polanski présenté cette année hors-compétition est un thriller psychologique dans la veine de la filmographie du cinéaste.
On retrouve le duo Emmanuelle Seigner (Delphine Darieux) et Eva Green (L) qui livre à nouveau une prestation bluffante dans une histoire construite sur le thème de la manipulation et la descente aux enfers d'une écrivaine célèbre par une admiratrice.
Pour adapter ce best-seller, Polanski demande l'aide d' Olivier Assayas... Le moins qu'on puisse dire c'est que le film ne brille pas par son scénario très simple, très linéaire qui manque peut-être d'authenticité et de gravité notamment dans sa dernière partie à l'exception d'une scène de rêve magistralement mise en scène par le cinéaste. On est loin, très loin de la collaboration entre le cinéaste et son scénariste attitré Gérard Brach décédé en 2006 à qui l'on doit les chefs d'oeuvres : Frantic, Le Locataire ou Répulsion ...
Le maître du cinéma européen signe un film très stylisé dont la photo est à nouveau signée par le directeur de la photographie polonais Pawel Edelman. La direction d'acteurs, la musique d'Alexandre Desplat, l'atmosphère, l'univers bourgeois parisien, Polanski prouve qu'il n'a définitivement pas perdu son sens de la mise en scène psychologique, étrange et fascinante...
Roman Polanski revient à Cannes avec un film peut être mineur dans sa filmographie mais signé d'une main de maître !
Cannes 2017D'après une histoire vraieD'après une histoire vraie critiqueEmmanuelle SeignerEva GreenRoman Polanski