Après des années d’attente et de projets avortés, elle arrive enfin au cinéma ! Wonder Woman plonge en pleine guerre pour nous raconter ses origines, entre pur ridicule et totale badasserie. Un film bancal et finalement sans grande originalité qui reste un honnête divertissement.
Après Man of Steel et Batman v Superman froidement reçu et un Suicide Squad catastrophique, il était temps que l’univers cinématographique parte sur des bonnes bases. Voilà tout l’enjeu de Warner avec cette adaptation de Wonder Woman. Et quoi de mieux pour retrouver le public que de lui raconter une origin story somme toute classique mais qui permet au moins de ne pas se disperser. Car si l’amazone est apparue de manière mystérieuse dans BvS en faisant au passage plus forte impression que les deux héros masculins, elle n’étaient qu’un cadeau bonus et il était temps de se plonger dans son histoire. D’autant plus que cela fait plus de 70 qu’elle a été créée et mérite tout autant que les autres les honneurs du grand écran.
Après une courte introduction dans le monde contemporain faisant le lien avec l’Aube de la Justice, le film plonge directement sur Themyscira pour nous raconter l’enfance de Diana et l’origine des amazones, leur mode de vie, le but de leur création par Zeus, leur entrainement perpétuel au combat. Un passage assez long, classique et laborieux particulièrement plombé par une photographie saturée rendant tout cela encore plus kitsch que Troie avec force de fonds verts et effets visuels ratés. Débarque alors sur cette île secrète Steve Trevor, l’homme qui va chambouler les idées de Diana et l’inviter dans le monde extérieur pour mettre fin à la première guerre mondiale. La quête de Diana est alors simple, arrêter Arès, le dieu de la guerre qui se cache sans doute derrière tout cela.
La première partie est ainsi catastrophique et la gêne perdure jusqu’au passage londonien où Diana découvre le mode de vie des femmes moderne avec des yeux d’enfant, très ingénue, parfois carrément débile, ne rendant pas alors justice à l’honneur du personnage. Il faut bien attendre le milieu du film pour que cela change avec une superbe scène. Car c’est dans les tranchées que le personnage va enfin gagner en caractère, découvrant toutes les horreurs de la guerre qui mettent à mal son idéal, elle va trouver le courage et véritablement illuminer le film en se révélant sur le champs de bataille. Une séquence iconique qui révèle toute la force physique et de caractère de la jeune femme qui offre au milieu du film, d’habitude ventre mou, ses meilleures scènes. Il est alors dommage que cela doit fortement amoindri par un dernier tiers complètement lambda qui voit enfin notre héroïne affronter Arès après un petit retournement de situation très prévisible dans moult explosions assez génériques.
Car il faut bien le dire la mise en scène de Patty Jenkins est finalement sans grands éclats, pas si personnelle que cela et la seule lumière viendra surtout de Gal Gadot qui, quand elle ne campe pas une Diana potiche qui découvrir le monde, est particulièrement juste et véhicule bien l’idéal de Wonder Woman, femme forte luttant pour la paix et l’amour. C’est peut-être un peu naïf, mais par les temps qui courent, rappeler ce type de valeur fait tout de même chaud au coeur. Il suffit d’un regard de l’amazone pour reprendre confiance dans l’humanité autant qu’elle. Par contre du côté féministe, si l’on attendait pas quelque chose de trop forcé, on regrettera tout de même que tous ses actes et réflexions soient régulièrement définis par ceux des hommes, que ce soit Steve Trevor qu’elle suit partout ou défie gentiment (même si Chris Pine forme un bon duo avec l’actrice) ou son face à face avec Arès. On espère alors qu’elle gagnera en indépendance par la suite.
Tout cela fait donc de Wonder Woman un film encore bancal, qui applique des recettes connues et lui retirent donc pas mal de personnalité et d’originalité et gâché par certains moments du plus mauvais effet. Mais il y a tout de même une poignée d’instants mémorables et iconiques à ne pas rater qui redonnent du cachet à l’ensemble, et surtout Gal Gadot qui illumine le film en véhiculant un idéal auquel on a vraiment envie de croire. Il n’y a alors plus qu’à espérer qu’elle illuminera autant la Justice League !