Petites gens sublimés- Système déshumanisant condamné
Tabassé à la sortie d’un train, un homme dont le spectateur ne connait rien de son identité, perd la mémoire. Il erre dans une zone industrielle et repart à zéro : un logement… dans un container, des amis… les sans grades locaux, une amoureuse… bénévole au secours populaire, un boulot… job alimentaire,… Et c’est bien çà le thème du film : faire erase et pouvoir redémarrer, dans la vie, vierge de tout. Un fantasme pour beaucoup porté ici par le poète finlandais Ari Kaurismaki sur un ton positif qui lui est cher. Pas de traitement larmoyant. Une belle pierre à l’édifice de l’œuvre de Kaurismaki qui reprend tous les codes de son cinéma : petites saynètes tendres et délicates captant l’humanité des petites gens, des dialogues subtils, une mise en scène soignée transformant chaque plan en peinture, une lumière et un cadre toujours au millimètre, un mélange de moderne et de vieillot rendant ses films intemporels,… Et surtout sa marque de fabrique, c’est le ton de la fable à la frontière entre Chaplin et Tati. Lui l’amateur du muet emprunte à Chaplin la chaleur et la ruse et Tati l’art de l’absurde. Et là encore il incarne le fils scandinave de ce dernier en mettant le doigt sur les dysfonctionnements du système, bête, ubuesque, technocratique, aveugle ; et le travail de sape du capitalisme ; l’homme subissant le système.
A voir comme un élément d’une œuvre singulière où l’art de sublimer les petits riens guide tous les choix artistiques.Sorti en 2002Ma note: 16/20
Tabassé à la sortie d’un train, un homme dont le spectateur ne connait rien de son identité, perd la mémoire. Il erre dans une zone industrielle et repart à zéro : un logement… dans un container, des amis… les sans grades locaux, une amoureuse… bénévole au secours populaire, un boulot… job alimentaire,… Et c’est bien çà le thème du film : faire erase et pouvoir redémarrer, dans la vie, vierge de tout. Un fantasme pour beaucoup porté ici par le poète finlandais Ari Kaurismaki sur un ton positif qui lui est cher. Pas de traitement larmoyant. Une belle pierre à l’édifice de l’œuvre de Kaurismaki qui reprend tous les codes de son cinéma : petites saynètes tendres et délicates captant l’humanité des petites gens, des dialogues subtils, une mise en scène soignée transformant chaque plan en peinture, une lumière et un cadre toujours au millimètre, un mélange de moderne et de vieillot rendant ses films intemporels,… Et surtout sa marque de fabrique, c’est le ton de la fable à la frontière entre Chaplin et Tati. Lui l’amateur du muet emprunte à Chaplin la chaleur et la ruse et Tati l’art de l’absurde. Et là encore il incarne le fils scandinave de ce dernier en mettant le doigt sur les dysfonctionnements du système, bête, ubuesque, technocratique, aveugle ; et le travail de sape du capitalisme ; l’homme subissant le système.
A voir comme un élément d’une œuvre singulière où l’art de sublimer les petits riens guide tous les choix artistiques.Sorti en 2002Ma note: 16/20