MERCI PATRON !de François RuffinJe ne sais pas bien pourquoi j'ai voulu voir Merci patron!. Sûrement pour son réalisateur que personne ne sait présenter sans citer ce film, comme si ce morceau de bravoure devenait une part de sa personnalité.Le postulat de départ met le réalisateur au centre du documentaire. Se présentant comme fan de Bernard Arnault, il décide de réconcilier le multi milliardaire et le petit peuple qu'il a licencié. Au court de cette quette il rencontre la famille Klur. Le couple a été licencié d'une des usines qui confectionnait des costumes Kenzo et qui a été délocalisée. Ils vivent avec 400euros par mois et sont sur le point de se faire exproprier et leur maison est à une semaine de la saisie. C'est à ce moment que ce docu prend une autre dimension et qu'il se transforme en plan de sauvetage de cette famille, tout en laissant transparaître les méthodes de ces grands industriels.
François Ruffin est un homme engagé et c'est le préalable de ce long métrage. Son parcours et sa vie sont le symbole de ses convictions. Ce documentaire est engagé, il faut l'accepté avant de le voir. Il est évident que ça dérange, vous n'avez qu'à aller voire sur les critiques des différents médias, et comment certains classes avec plus au moins de mépris ce film, au moment de lui donner un genre.Le début du film peut être déstabilisant si vous avez un problème avec les donneurs de leçons qui ne sont pas avare en ironie.
Mais si la forme peut piquer le fond apparaît si intéressant que l'on reste attaché au film. Puis il rencontre la famille Klur, Jocelyne et Serge on est face à ces gens si attachants, courageux et dans une telle détresse que l'on ne peut qu’être blessée pour eux. Et face à ce malheur le réalisateur se lance dans une mission de sauvetage, l'ironie est un peu moins là mais l'humour est toujours plus présent voire plus féroce.
François Ruffin nous montre ce qu'est l'engagement, il met en route un bras de fer avec LVMH, en prenant la place du fils de cette famille. Les démarches mettent en lumière les méthodes de ces grands groupes et de leurs directions. Apparaissent dans le tableau des barbouzes, des groupes de pressions et des hommes politiques de tous bords, et les manières de faire plus qu'étonnantes. Dans un film on aurait trouvé le scénario trop gros.J'avoue avoir été émue par la fin. Mais ça n'éclipse pas la photographie sans concession et non sans pression sur notre société et sur ceux qui détiennent l'argent. Il témoigne de la puissance de l'individu et de la personne qui a la force et le courage de penser et agir différemment.Ce documentaire rentre en écho avec le discours d'un président Jupiter qui parle de «ceux qui ne sont rien» .