Sept morts sur ordonnance

Sept morts sur ordonnanceHarcèlement en milieu hospitalier
D’un fait divers, Jacques Rouffio tire un film qui fait froid dans le dos. Une ville de province, un vieux directeur de clinique privée souhaitant conserver le leadership communale sur les soins hospitaliers va harceler deux chirurgiens pouvant lui faire de l’ombre jusqu’au drame… 2 drames à 15 ans d’intervalle touchant deux chirurgiens pourtant radicalement différents mais si dangereux pour le chiffre d’affaire de la clinique privée.Glaçant, une des premières scènes est d’une violence sèche. Pas de suspense dans ce film dans lequel Rouffio monte en parallèle à 15 ans de distance le sort de ces deux chirurgiens. L’issue est connue d’avance et le titre annonce même le drame final. Peu importe, l’intérêt du film n’est pas là. C’est un film dénonciation comme les 70’s en France en a produit un grand nombre ; genre dont Costa-Gavras a été le fer de lance. Que dénonce Rouffio ici : la corruption dans le monde médical, la primauté de l’intérêt des cliniques sur l’intérêt des patients, le cynisme d’une médecine commerciale, l’élimination brutale de la concurrence, le clientélisme, le harcèlement professionnel (et çà c’est assez novateur),… Sur les rails de Costa-Gavras mais aussi sur ceux de Boisset et Chabrol pour la critique acerbe que livre Rouffio sur la bourgeoisie provinciale. Donc un vrai condensé d’un cinéma français des 70’s dans ce film. Et puis le génie de Depardieu éclabousse le film ; il relègue au rang de second rôle Vanel et Piccoli pourtant d’une finesse incroyable.
Un film modeste et discret mais terriblement efficace.Sorti en 1975Ma note: 16/20