Dans une petite banlieue australienne, à la fin des années 80, plusieurs adolescentes se font séquestrés par un couple aux motifs de plus en plus déviants. Avec cette base, le premier film de Ben Youngaurait pu être un thriller terrifiant mais comme le nom de l'auteur l'indique, sa jeunesse n'en fera rien d'autre qu'un film de petit malin voulant faire son épisode des Experts ou Esprits Criminels en plus brutal pour le plaisir du choc. A éviter...
Love Hunters s'avère être en réalité un parfait prototype pour témoigner de la tendance du jeune cinéma australien à sombrer dans la complaisance de la violence. Là où Justin Kurzel ou David Michöd faisaient sensation en signant des drames personnels tout en retenu mais suffisamment périlleux pour mettre mal à l'aise, Ben Young ne va faire en aucun cas dans la dentelle en n'hésitant pas une seule seconde à filmer grossièrement une violence de plus en plus crasse, hystérique et vite lassante.
Entre multiples scènes de viols et massacre de chien, le film ne sait plus où aller pour nous choquer, quitte à nous provoquer un soupir au final, et ennuie car ne racontant rien. Un développement psychologique de ce trio étonnant apparaît en fil rouge de manière superficielle et sans jamais réellement nous convaincre. Parfois, quelques sursauts musicales nous interpellent ( Nights in White Satin et Atmosphere résonnant à des moments cruciaux de l'intrigue) pour qu'on puisse mieux ronfler une fois qu'ils s'arrêtent.
Il n'y a donc rien à voir dans ce thriller poussif et poussiéreux, Love Hunters fait office de pétard mouillé dans le genre. Préférez regarder un film comme The Rover ou Animal Kingdom...
Victor Van De Kadsye