De Tarik Saleh
Avec Fares Fares, Mari Malek, Yasser Ali Maher
Chronique : Polar poisseux se déroulant dans la touffeur du Caire à l’aube du printemps arabe, Le Caire Confidentiel vaut plus pour la photographie de la capitale égyptienne à la veille d’un moment historique, que pour son intrigue policière, un peu confuse et pas forcément captivante. Là où le film excelle, c’est dans l’installation d’une atmosphère crasseuse et trouble et la peinture d’une ville baignant dans une corruption généralisée. Le héros mène comme il le peut son enquête, naviguant dans un espace de non-droit qui finira par le dépasser. Mais le rôle de chacun dans le drame au cœur du récit est plus difficile à cerner, ce qui affaiblit sa portée. C’est formellement très réussi mais la mécanique narrative est poussive pour un thriller. Si la mise en scène, rêche et nerveuse accentue l’impression d’urgence et de menace pour qui ne rentre pas dans le rang, La Caire Confidentiel peine à emballer.
Reste le remarquable instantanée d’une cité aux prises à une injustice sociale aux mécanismes complexes et surtout, une œuvre à l’assourdissante résonnance politique.
Synopsis : Le Caire, janvier 2011, quelques jours avant le début de la révolution. Une jeune chanteuse est assassinée dans une chambre d’un des grands hôtels de la ville. Noureddine, inspecteur revêche chargé de l’enquête, réalise au fil de ses investigations que les coupables pourraient bien être liés à la garde rapprochée du président Moubarak.