À la manière d'un Empire contre-attaque ou d'un Temple Maudit, scénaristes, producteur et réaliateur ont choisi de suivre une continuité à travers ses trois films : le premier présente les personnages et le contexte, le deuxième marque un tournant pour se terminer par le troisième qui conclut tout. Ce deuxième est donc plus sombre, néanmoins, il n'en est pas pour autant plus jouissif et drôle. Et encore une fois, Gore Verbinski en est la seule et unique raison. Ce dernier continue de doser les genres, un cran au dessus que le précedent. Verbinski joue encore sur le mix entre plusieurs scènes, Jack bayonné prêt à être brulé/Will emprisonné dans une cage en os suspendu au dessus du vide. Tout comme le premier volet, on a le droit à cette alternance des genres. La Compagnie des Indes apporte le background politique, Davy Jones le fantastique, le mythologique et un début de dramatique. Ces deux nouveaux élément font de ce Coffre Maudit un volet plus sombre et plus dramatique que les précédents.
Mais c'est vraiment avec ce second volet que Hollywood va cultiver ce que l'on appelle la sur-enchère, que l'on va voir aujourd'hui dans des licences comme Transfomers et Fast and Furious. Les squelettes du premier film vont laisser place à des créatures marines en performances capture qui, comme pour le premier film, n'a toujours pas vieilli. Davy Jones est splendidement interprêté par Bill Nighy, c'est ainsi que l'on reconnaît une performance capture réussie dans un film. Quand on arrive à voir l'acteur qui se trouve derrière. Davy Jones garde des gimmicks et des tics de son interprête caché derrière les capteurs. La puissance du Kraken montrée par des caméras en contre-plongée et la scènes de duel à trois dans le moulin à eau montent une nouvelle fois la maîtrise impposante de Gore Verbinski.
Ce deuxième volet possède néanmoins quelques défauts. C'est une première partie, c'est totalement assumé, néanmoins, certains éléments de scénario auraient mérités à être approfondi, notamment au sujet de Weatherby Swan et de son rôle avec la Compagnie des Indes, le personnage de Tia Dalma aurait également gagné à être plus approfondi. Certains défauts de ce deuxième volet se verront également avec le troisième volet, Jusqu'au bout du monde, sorti un an plus tard.
Léo Tyran.