Ballers est, comme son nom l'indique, une série sur les joueurs de football, mais ça ne veut pas dire qu'on passe beaucoup de temps dans les stades. Les carrières d'athlètes sont souvent courtes et passer du statut de superstar à celui de retraité du ballon n'est pas forcément évident. C'est là que Spencer Strasmore ( Dwayne Johnson ) et son associé Joe ( Rob Corddry ) entrent en scène : le football est un milieu qui rapporte gros pour qui sait placer ses sous et ces deux-là vont se faire une joie d'aider leurs amis athlètes en fin de carrière à prendre les bonnes décisions. Créée par Stephen Levinson ( Entourage), la série de HBO sort les grands moyens pour vous en mettre plein la vue : locations de rêves, bikinis peu modestes pour ces demoiselles, costumes trois-pièces pour ces messieurs, le soleil, les palmiers et les petits billets verts qui virevoltent dans le vent... Avec ses allures de clip de musique, sa bande-son impeccable et sa tendance à rouler des mécaniques, la série séduit les téléspectateurs et au vu du succès des deux premières saisons, ces messieurs de HBO auraient été bien bêtes de ne pas en commander une troisième. Spencer reprend donc du service pour dix épisodes, qui nous entraînent de Las Vegas à Miami, alors que Strasmore et son associé partent à la chasse aux investisseurs tout en faisant de leur mieux pour soutenir la vie professionnelle (et parfois personnelle également) de leurs clients.
Les acteurs des deux saisons précédentes sont toujours là naturellement, avec notamment Troy Garity dans le rôle de Jason , le fantastique London Brown dans les baskets de Reggie ou encore l'excellent Omar Benson Miller qui joue Charles Greene , mais cette troisième saison se distingue par une pléthore de cameos en or massif : Andy Garcia (déjà présent dans les saisons précédentes), Dulé Hill, Arielle Kebbel , et même quelques professionnels de l'American football comme Terrell Suggs pour le plus grand plaisir des fans. Si la série ne fait rien de nouveau question intrigue, elle s'appuie sur une formule qui a fait ses preuves : une réalisation nerveuse qui ne perd pas de temps en détours inutiles, une image lisse et luisante comme de la brillantine pour cheveux et un certain sens de l'autodérision qui sait rester subtil. On notera la performance de Rob Corddry, beta du duo principal, qui s'amuse beaucoup avec le rôle de Joe et prend visiblement un malin plaisir à invectiver ces athlètes deux fois plus grands que lui.
Ballers doit beaucoup au charme de sa star. Dwayne Johnson , sourire carnassier et biceps en acier, se glisse avec beaucoup de décontraction dans les costumes parfois un peu trop ajustés de Spencer Strasmore et mène la danse avec une rouerie remarquable. Le script est en lui-même assez peu prenant dans l'ensemble et il est vrai qu'on a parfois du mal à se sentir concernés par les problèmes de ces millionnaires obsédés par la gloire et la fortune. La saison deux avait déjà décidé de se focaliser presque exclusivement sur Johnson, mais s'il est une chose que la télévision de ces dernières années a réussi à démontrer, c'est que la présence d'une star, si étincelante soit-elle, ne suffit pas à faire une grande série. Reste une saison bon enfant, filmée cette année au soleil de Floride qui scintille de mille feux pour pallier à son manque de substance. HBO est à la recherche du digne successeur d' Entourage, et si Ballers n'a pas le regard acerbe et critique de son prédécesseur, la série a cependant l'avantage d'être fun. Ça ne vous fera pas profondément vibrer ou réfléchir beaucoup sur la condition humaine, mais ça se sirote sans problèmes en revenant de la plage.