[critique] wonder woman

Par Djack17 @Djack_la_flemme

FICHE TECHNIQUE

  • Sortie : 07 juin 2017
  • Titre original : -
  • Réalisateur : Patty Jenkins
  • Scénaristes : Allan Heinberg et Geoff Johns
  • Acteurs : Gal Gadot, Chris Pine, Connie Nielsen...
  • Compositeur : Rupert Gregson-Williams
  • Genre : Viens, homme, que je te fouette !
  • Pays : Amérique
  • Durée : 2h10

Contre toute attente, le capitaine Kirk - coincé dans une boucle temporelle en pleine seconde guerre mondiale - s'est échoué dans une île très particulière : elle n'est habitée que par des femmes. Bon, un homme normalement constitué aurait deux trois idées en tête peu catholiques, mais lui parvient à garder à peu près la tête froide et se fait copain-coPine avec Diana, une jeune amazone très fast and furious en désaccord avec sa maman concernant le conflit mondial que vivent les humains de bas étage.

Wonder Woman commence ainsi, en présentant son univers étrange, strict, coloré, mais somme toute peu inspiré, si ce n'est quand il s'agit de raconter une histoire de Dieux, via des tableaux animés sublimes. Le film met du temps à démarrer dans le cas où cet univers n'enchante pas des masses, et ce malgré la présence ultra-charismatique et attractive de Robin Wright, et une petite bataille sur la plage ensoleillée - pas toujours très jojo à regarder d'ailleurs.

Mais par la suite, Wonder Woman s'offrira un rythme adéquat, sans précipitation ni lenteur lourdingue, enlevé même grâce à des moments humoristiques savoureux, et proposera des scènes d'action au bon moment, qui servent le récit (point important à signaler, puisque beaucoup de films aujourd'hui mettent du spectaculaire pour du spectaculaire, sans réels enjeux derrière).

La raison de cette réussite en est toute simple : le personnage Wonder Woman/Diana Price (convaincante Gal Gadot) est particulièrement soignée, tout comme sa relation avec Steve Trevors (excellent Chris Pine), sa love-interest. Ni trop niaise, ni trop abrupte, cette relation définit vraiment l'héroïne : elle sortira grandi au contact des humains et de l'amour, révélant un côté vertueux et pur fait avec une bonne approche - même si parfois ça reste un peu risible.

Exactement comme sa régularité visuelle ! Car de ce côté-là, Wonder Woman est terriblement bancal. Parfois magnifique, parfois même osé, le film tombe trop souvent dans une médiocrité à faire peur, en témoigne des incrustations et surtout des animations hideuses, indignes d'un blockbuster super-héroïque en 2017.

Pourtant, si nos yeux saignent à certains moments, ça n'enlèvent en rien le plaisir de suivre Gal Gadot dans ces aventures qui, à défaut d'être originales dans sa conception (entraînement de la gamine, rébellion contre son peuple, amourette gentillette et avènement de la super-héroïne), sont particulièrement prenantes. En plus d'une bande-originale inspirée, qui reprend parfois le thème principal signé Hans Zimmer (c'est Rupert Gregson-Williams qui s'en occupe cette fois), des séquences valent réellement leur pesant d'or, comme l'incroyable avancée de l'héroïne dans le no man's land jusque dans un village assiégé, ou même dans son final archi-grotesque, un peu à l'image de Batman V. Superman : L'aube de la Justice, qui défoule plus qu'il n'est agréable à l'œil. Un peu du Zack Snyder du Leader Price, même si Patty Jenkins parvient par moments à se démarquer de ce style particulier.

Le film aurait pu s'améliorer sur certains points assez importants à nos yeux tout de même. On regrettera par exemple que l'évolution des pouvoirs de Wonder Woman est faite de façon assez hasardeuse (elle devient de plus en plus forte sans raison) ; que l'équipe formée autour de Chris Pine n'est pas du tout mis en avant comme on aurait aimé (il y avait matière à faire aussi bien de l'humour que du drame) ; ou que " l'amour nous sauvera tous " est utilisé de façon trop grossière... mais encore une fois le plaisir de rentrer dans ce monde plutôt lourd avec un casting réussi et une aventure trépidante effacent un peu l'ombre au tableau.

Bon après, on aurait pu être de mauvaise foi, et dire que honnêtement, tout ce barouf juste pour expliquer la création de cette photo, vue dans Batman V. Superman, c'est un peu long quand même !

POUR LES FLEMMARDS : No woman's land à l'esthétisme bancal et au pouvoir de l'amour poussif, rattrapé par son action épique, son casting réussi et son héroïne vertueuse.

Bande-annonce de Wonder Woman :