Les parents... Ellen ne les juge pas. Le film ne le fait non plus. Il montre la lâcheté d'un père , le désarroi d'une mère qui a été perdue dans sa vie pendant longtemps et qui culpabilise, l'épouse de cette dernière est la plus difficile à saisir. Mais,il y a surtout la femme de son père. Cette impossible belle mère, bavarde et usante mais qui ne sait pas quoi faire pour essayer d'aider cette femme. Bien sure qu'elle est maladroite, évidemment qu'elle est pénible. Mais quel amour qui ne prononce jamais son nom. Puis il y a sa sœur (ok sa demi sœur, mais on n'est pas des fractions), et son amour inconditionnel teinté de peur et de colère. Ce portrait qui aurait pu être traité sur le ton dramatique est juste exposé avec beaucoup d'humour et une dose de wtf. La scène de séance de psychanalyse familiale ou le repas entre sœur sont vraiment hilarante.
Car comme dans la vie et peut être plus encore dans ces circonstances; beaucoup de choses se passent lors des repas. Et la réalisatrice décide de les traiter avec beaucoup de légèretés. Il y a un passage dans un restaurant asiatique que je n'aurai jamais pu imaginer avec des réparties qui m'ont scotchée. Oui car ce film est drôle aussi. Je vous le dit depuis le début de ce billet. Ce film est un parfait équilibre. A aucun moment il est larmoyant, il n'est jamais facile. Il est équilibré et juste.Puis il y a une vraie poésie inhérente à ce long métrage, peut être pour contre balancer la cruauté d'un décompte de calories. Parfois c'est juste par des mots et apparaît une femme licorne dans l'histoire. Parfois ce sont des images magnifiques, le passage dans la rain room de LACMA brille autant par sa simplicité que par sa beauté. Et parfois c'est de la poésie à l'état pure. Un poème que l'on lit qui raisonne particulièrement en vous et vous aide à trouver votre voie
Il est aussi question de la place de l'art et des réseaux sociaux dans cette maladie. Comment le travail de danseur a poussé luke au bout de lui même. Arrivant à son maximum physique à 19 ans et le faisant entrer dans une spirale mortifère. Ou encore le blog d'Ellen sur son tumblr et ce qu'il engendra. Rien n'est neutre et l'image que l'on projette n'est jamais celle que l'on croit maîtriser.Mais comme tout est question de dosage quand le sujet est abordé c'est dans une chambre avec une imprégnation vintage ou les vinyles envahissent l'espace. Ce film est plein de détails, plein de symboles sur ce que sont nos personnages à un moment donné. Les habits sont une des clés. Les habits trop grands et sombres dans lesquels on s'enfonce, laissent place a un débardeur clair, ou encore des costumes aux charmes surannés qui donnent envie de savoir ce que cache celui qui les porte.