Quand Netflix et Marvel regroupent les héros des bas fonds de New-York pour lutter contre la Main, ça donne the Defenders. Alors allons avoir droit au meilleur de Daredevil & co ou à un possible ratage ?
La série en seulement 8 épisodes (alors que chaque héros avec 13 épisodes pour s’exprimer) débute évidemment par une remise en contexte, faisant le tour de chacun des personnages et de leur entourage pour se rappeler (ou présenter aux nouveau venus) ce qu’ils ont vécu précédemment et ce qu’ils sont, ainsi que pour établir la menace de l’organisation criminelle millénaire La Main. Le grand ennemi qui avait une place de choix dans la seconde saison de Daredevil et dans Iron Fist va donc cette fois jouer son va-tout emmené par Sigourney Weaver.
Cependant, dès les débuts, la série va déjà connaitre des problèmes de rythme, ne trouvant pas vraiment comment faire pour faire interagir les personnages. Cela commence par les personnages secondaires qui vont se rencontrer puis enfin les héros qui vont fonctionner par paire et vont mener en parallèle des enquêtes qui vont les mener sur les traces de La Main. Mais tout cela est bien laborieux et il faudra attendre la fin du 3e épisode pour que tout se relie avec comme fil central le destin d’Iron Fist.
Cette décision de faire du petit dernier un élément central du show n’était cependant pas forcément la bonne idée tant le personnage est encore une fois mal écrit, passant perpétuellement comme l’abruti du groupe qui prendra toujours des mauvaises décisions. Du coup tous les autres personnages vont se mettre à son niveau, se réunissant puis se disputant de manière vraiment maladroite pour un but qui reste en permanence superficiel. Même les réparties de Jessica Jones font superficielles (alors qu’elles fonctionnaient parfaitement dans sa propre série) et seul Matt Murdock trouvera un peu d’épaisseur en faisant avancer son personnage dont le conflit intérieur trouvera une issue face au retour d’Elektra.
Ces problèmes d’écriture se retrouvent aussi dans l’intrigue. Sigourney Weaver fait ce qu’elle peut mais ne peut sauver des dialogues répétitifs qui n’ont rien à dire (un vrai gâchis de traiter une actrice de calibre de cette manière) et on ne sent à aucun moment une réelle menace. Il faut dire que la porte mystérieuse qu’Iron Fist est destiné à ouvrir ne révèle en réalité qu’une grotte en sous-sol avec pas grand chose de spécial ou que les effectifs de La Main semblent beaucoup moins importants après la seconde saison de Daredevil, ce qui la rend du coup moins crédible face à 4 héros qui se chamaillent.
Et ce manque d’ambition se traduit aussi dans la réalisation constamment à côté de la plaque. On rigolera longtemps des changements de couleurs à chaque arrivée de héros ou des changements d’ambiance impromptus, des combats illisibles et passe-partout (tous les personnages ne faisant que donner des coups de poing sans style défini pour chacun) des cadres de travers et bien d’autres maladresses. Comme si il fallait cacher à tout prix un budget à la baisse alors qu’il y a tout de même 5 épisodes de moins que pour les autres séries et qu’on est censé avoir quelque chose d’épique à la hauteur des 4 héros. Ici tout parait cheap et réalisé à la va vite. Finalement réunir les ces héros des rues n’était peut-être pas une si bonne idée et il faudrait peut-être juste les faire interagir entre eux dans leurs séries respectives lorsque c’est justifié, tout simplement. En tout cas on espère que le Punisher et la seconde saison de Jessica Jones relèveront le niveau car là, il y a du boulot !