Alors que Don Siegel avait déjà adapté en 1971 le roman de Thomas P. Cullinan sur grand écran - avec Clint Eastwood dans le rôle titre -, Sofia Coppola livre à son tour sa propre interprétation des Proies, d'un point de vue exclusivement féminin.
" J'ai toujours aimé observer les dynamiques de groupes, et de groupes de femmes en particulier. J'ai le sentiment qu'entre femmes, les mécanismes qui émergent sont moins flagrants, plus subtils, quand chez les hommes, ils sont plus manifestes. Cette histoire m'a attirée parce que, comme dans Virgin Suicides, elle parle de filles coupées du monde. Mais aussi parce que je n'ai jamais fait de film sur des femmes d'âges variés, à des stades différents de leur vie, et sur la façon dont elles interagissent. Dans cette histoire, chacune a un rapport différent avec l'homme présent ", révèle la cinéaste.
De cette relecture exclusive résulte un huis clos oppressant dont l'équilibre est soudainement menacé par l'irruption d'un élément extérieur masculin. A la distribution, un parterre de stars : Nicole Kidman, Kirsten Dunst, Elle Fanning se disputent ainsi les faveurs d'un Colin Farrell au charme troublant dans ce drame minimaliste inquiétant qui prend peu à peu des allures de thriller.
Toutefois, ce casting quatre étoiles a beau être des plus séduisants, il peine à convaincre : manque de connivence, sensualité glaciale, coquetterie trop appuyée... le torride a cédé sa place au joli, l'attirance à la minauderie.
Il n'en reste pas moins une mise en scène onirique et lumineuse, comme sait si bien les imaginer Sofia Coppola, sublimée par la photographie diaphane de Philippe Le Sourd. Un des arguments majeurs de cette version des Proies, qui a valu à Sofia Coppola de remporter le Prix de la mise en scène au dernier Festival de Cannes.
Sortie en salles le 23 août 2017.
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