Mémories of Murder est toujours à l’affiche des salles Lyonnaises. Du 23 au 29 août, vous pouvez le redécouvrir au cinéma La fourmi ou au Comoedia.
MEMORIES OF MURDER, le premier chef-d’œuvre de BONG Joon-ho, le film qui a révolutionné le polar. Grand Prix – Cognac 2004
Avec :SONG KANG-HO, Kim Sang-kyung, Hie-bong Byeon, Jae-ho Song, Seo-hie Ko
Corée du sud, 2004, 2h10
En 1986, dans la province de Gyunggi, le corps d’une jeune femme violée puis assassinée est retrouvé dans la campagne. Deux mois plus tard, d’autres crimes similaires ont lieu. Dans un pays qui n’a jamais connu de telles atrocités, la rumeur d’actes commis par un serial killer grandit de jour en jour.Une unité spéciale de la police est ainsi créée dans la région afin de trouver rapidement le coupable. Elle est placée sous les ordres d’un policier local et d’un détective spécialement envoyé de Séoul à sa demande. Devant l’absence de preuves concrètes, les deux hommes sombrent peu à peu dans le doute…
A propos du film
L’histoire de Memories of murder est inspirée de faits réels, qui se sont déroulés entre 1986 et 1991. Le premier Serial Killer de toute l’histoire de la Corée viola et assassinat dix femmes, dans un rayon de deux kilomètres. La plus âgée des victimes avait 71 ans. La plus jeune était une écolière de 13 ans. Le meurtrier n’a jamais laissé d’indices derrière lui. Plus de 3000 suspects furent interrogés et au final, plus de 300 000 policiers ont été mobilisés pour l’enquête. Personne ne fut jamais inculpé pour ces crimes.
Le tournage s’est déroulé sur les lieux même des évènements. Il a nécessité plus d’une année de recherches, de visites, d’entretiens auprès de divers protagonistes liés à l’enquête : les policiers, mais aussi les journalistes qui couvrirent cette série de meurtres.
A l’époque des évènements, la vie des Coréens était rythmée par les tensions politico-militaires que la Corée du Sud avait avec son ennemi du Nord, tous deux séparés depuis 1953. Les deux pays vivent depuis dans la crainte mutuelle d’une intervention militaire. Dans les années 1980, « les sirènes annonçaient fréquemment des entraînements en cas de raids aériens et la population vivait souvent dans l’obscurité qu’exigeait le black-out. Même dans les écoles, on pratiquait régulièrement des exercices d’évacuation en cas d’attaques chimiques. » A la campagne, plutôt que de se rendre à l’hôpital, les gens avaient pour habitude de faire appel pour les visites à domicile à des médecins non diplômés, « qui pratiquaient des injections en tout illégalité ».
Le film impose dès son début une immense qualité esthétique, via un plan-séquence ahurissant. Memories of Murder s’impose par une grande maîtrise technique, certes, mais aussi une ironie pétillante, une psychologie affinée et des dialogues puissants.