Neo apprend à mieux contrôler ses dons naturels, alors même que Sion s'apprête à tomber sous l'assaut de l'Armée des Machines. D'ici quelques heures, 250 000 Sentinelles programmées pour anéantir notre espèce envahiront la dernière enclave humaine de la Terre. Mais Morpheus galvanise les citoyens de Sion en leur rappelant la Parole de l'Oracle : il est encore temps pour l'Elu d'arrêter la guerre contre les Machines. Tous les espoirs se reportent dès lors sur Neo. Au long de sa périlleuse plongée au sein de la Matrix et de sa propre destinée, ce dernier sera confronté à une résistance croissante, une vérité encore plus aveuglante, un choix encore plus douloureux que tout ce qu'il avait jamais imaginé.
Matrix Reloaded – 16 Mai 2003 – Réalisé par Lilly et Lana Wachowski
Si j'ai toujours considéré « Matrix » comme une œuvre culte et l'un des piliers de la sf de ces quinze dernières années, je ne peux pas dire la même choses concernant ses deux suites. Deux films que j'avais mal perçu, a cause notamment de leurs statuts de suite et de leurs places dans la trilogie. Car au final et cela même si on a trois films, le diptyque que « Reloaded » forme avec « Révolutions » est un tout que l'on ne peut prendre indépendamment l'un de l'autre ! Et très honnêtement, cela change tout ! « Matrix Reloaded » n'est plus l'épisode central d'une trilogie mythique, mais bien la première partie d'une histoire s'inscrivant dans la mythologie que les sœurs ont crées !
Près de six mois ont passé depuis que Néo est devenue l'élu, « the One » ! Un temps qu'il a mis à profit pour délivrer énormément de personnes et affiner ses capacités, qui font de lui la menace n°1 pour la matrice. Lors d'une rencontre entre plusieurs capitaines de vaisseaux de Zion, la capitaine Niobe leur apprend que l'Osiris à transmis un message important, des milliers de sentinelles avec des foreuses géantes creusent pour atteindre la ville et ils n'ont que 72 heures pour les arrêter ! Tous doivent rentrer, mais Morpheus demande qu'un vaisseau reste sur place, pour attendre le message de l'Oracle. Et après avoir était interrompu par des agents, ils rentrent sur Zion. La situation est tendue, la fin semble inéluctable mais l'espoir est grand, notamment celui porté par la conviction de Morpheus et par la foi que les gens ont en Néo. Pourtant lorsque Neo rencontre l'Oracle à nouveau, tout va se compliquer et les menaces se multiplier, jusqu'à la rencontre de l'Architecte …
En réalisant Matrix, les sœurs Wachowski ont conçut un univers au capacité illimité, tant visuellement que par le nombre des histoires qu'elles peuvent inventer et nous raconter. C'est ainsi qu'en parallèle à la sortie de Reloaded, on trouve l'anthologie « Animatrix » ! 9 courts-métrages animés qui viennent combler certains blancs dans la grande histoire de « Matrix » ou tout simplement nous dire comment ça a commencer ! Par exemple c'est ce qu'est « le dernier vol de l'Osiris » dont on évoque le nom au début du film. Un prequel animé qui nous raconte le destin de l'équipage de ce vaisseau qui a prévenue les autres de la menace et qui marque le début de cet immense diptyque.
L'histoire se concentre à la fois sur le destin de Neo et celui de Zion ! Deux éléments indissociables, car l'un est la promesse que l'autre survive. Pour cela Neo doit comprendre encore mieux le fonctionnement de la matrice, pour ne plus être victime des décisions des autres, mais bien l'acteur de sa propre destiné. Un changement de ton manifeste par rapport au premier qui posait les bases de l'univers. Il ne s'agit plus pour Neo de connaître la configuration de son environnement, mais bien d'apprendre le fonctionnement de son système d'exploitation, que cela soit pour comprendre qui il est, quelle est sa place et quel est le rôle de chacun dans l'OS « Matrice » ! C'est ainsi qu'on passe de l'Oracle, chez qui Neo a appris qu'il n'était pas l'élu, au mérovingien qui parle de cause et d'effet, jusqu'au Maître des clés pour finir par l'Architecte qui lui apprend le fonctionnement réel de la Matrice. Mais aussi il doit faire face à un fichier corrompu, le virus « Mr Smith » !
Une quête pour comprendre la Matrice qui est étroitement liée au devenir de Zion. La dernière citée des hommes dont on nous dépeint les us et coutumes, avec son pouvoir central, la place des militaires et les désaccords qui les séparent. Leurs points commun à tous ? La place qu'ils accordent à Neo pour le sauvetage de la ville. Mais au delà du sauveur qu'il incarne, il est aussi devenu un « homme », qui respire, qui pense et qui agit, avec des préoccupations bien humaine ! Lui qui n'était alors que « Thomas Anderson », un simple programmeur le jour, hackeur la nuit, qui désormais connaît l'amour au coté de Trinity, mais aussi cette immense peur que l'on peut ressentir à l'idée de perdre celle que l'on aime …
Un scénario extrêmement bien ficelé qui étale ses enjeux sur deux films ! Une idée excellente pour développer ce que l'on a a dire, sauf que c'est ici qu'on peut faire à mon sens des reproches à ce film et à l'autre qui suit. L'histoire aussi bonne soit elle, peut paraître abscons pour quelqu'un qui n'a pas l'habitude des films en deux parties et de ce fait ne pas comprendre les différents enjeux de l'intrigue. Une chose qu'on retrouve dans l'action, un peu trop omniprésente alors que dans « Matrix » on est à deux « grandes scènes » d'action maximum et qu'au final ça paraît déséquilibré vis a vis de l'opus « Revolutions ».
Quant à la réalisation des sœurs Wachowski, c'est la perfection incarnée ! Bon d'un coté, il y a trop d'actions, mais de l'autre, c'est une orgie visuelle orchestrée de la plus belle des façons, sur un rythme trépidant ou il vous faudra absorbé un grand nombre d'informations en un minimum de temps. Une radicalité inhérente à l'intrigue, car il n'y a que 72 heures avant que les sentinelles arrivent à Zion et que le temps presse, c'est ainsi que les deux heures de Matrix Reloaded passent à une vitesse folle ! On retrouve ainsi Don Davis à la musique, Bill Pope a la direction de la photographie, Owen Paterson à la production ou encore Zach Staenberg au montage. Et de rencontre en rencontre les sœurs nous offrent des morceaux d'actions dantesque, ou elles se permettent par moment de réinterpréter certaines scènes de Matrix, mais d'une manière « bigger than life ». Seul les scènes d'expositions, ponctué par des dialogues assommant pour certain, voir riche pour d'autre et qui sonne au final comme une infinité d'interrogations, nous permettent de respirer par rapport a la générosité de l'action présente à l'écran.
Et sur les 4/5 scènes majeures, j'en retiens deux d'entre elles ! Il y a le combat avec Smith et ces copies, un morceau de bravoure ahurissant ou avant l'heure on a eu droit à des doublures numériques. Indispensable pour répondre à l'exigence des réalisatrices. On passe de 1 contre 5, à un contre cent, ou toute la science de Yuen Woo-ping et de ses équipes sont essentielles pour chorégraphier au mieux cet affrontement, avec du rythme et des ruptures de ton incessantes! Mais là ou elles font très fortes, c'est pour la scène de l'autoroute ! Une portion de près de 3km de long a été reconstituée, pour ensuite tourner pendant 45 jours. Ce qui donne au final 26 minutes d'un plaisir intense, maîtrisé et impeccablement rythmé ou la mise en scène joue a merveille sur ce que l'autoroute peut offrir comme terrain de jeu, entre poursuite à moto et duel sur le toit d'un camion !
Le casting est quant à lui toujours impeccable ! On retrouve bien sur Keanu Reeves, Gloria Foster l'oracle, Carrie-Anne Moss qui prend de plus en plus d'importance et d'épaisseur; Laurence Fishburne qui trouve sa voie et un katana ainsi que Hugo Weaving qui s'éclate dans le rôle de l'agent Smith, parfait méchant, cynique et impitoyable qui restera dans les mémoires. Enfin parmi les nouveaux personnages notables on trouve Le Mérovingien et Perséphone, interprété respectivement par Lambert Wilson et Monica Bellucci, truculent pour l'un et fatale pour l'autre ; puis il y a Sing Ngai dans le rôle de Séraphin, un garde du corps intriguant; Randall Duk Kim dans le rôle du maître des clés; Jada Pinkett Smith dans le rôle de Niobe; Harold Perrineau Jr. Dans le rôle de Link ou encore les jumeaux Neil et Adrien Rayment, les spectres les plus effrayants de la matrice.
Mais comme pour le premier « Matrix », cet opus est bien plus que ce qu'il peut raconter ! Dans le premier, il s'agissait de s'assumer et d'aller au delà des apparences en s'affranchissant de toutes normes. Désormais, c'est à nous de faire, à nous de nous battre et d’être acteur de notre vie et de défendre les choses qui nous sont chères. Sauf que pour ça, il faut être conscient du monde dans lequel on vit, de savoir qui sont les forces en présences et surtout de savoir ce que l'on veut tout en sachant ce que l'on peut perdre ! Car s'engager pour une cause (Neo qui doit sauver Zion) exige des sacrifices, minime ou non et que c'est a partir de ça que l'on devient celui qu'on souhaite être !
Ce que l'architecte dans le film nomme l'espoir !
« Humph. Hope, it is the quintessential human delusion, simultaneously the source of your greatest strength, and your greatest weakness. ».
Un espoir que les réalisatrices nous livrent et qu'elles livrent encore avec leurs dernières productions et aussi radicales soient elles, l'espoir en est toujours le maître mot …
Un autre pas vers l'illumination, brillant premier acte qui se finira en apothéose dans "Révolution"